La plateforme des 11 syndicats de l’enseignement secondaire, fondamental et préscolaire appelée Synergie et l’Union Nationale des Travailleurs du Mali, UNTM, ont observé la semaine dernière une grève de 120 heures pour la première et 72 heures pour la seconde, paralysant le pays. Ces deux grèves qui ont été précédées par d’autres, ne sont-elles pas la conséquence de la crise sociale aiguë qui sévit au Mali ? Le gouvernement SBM n’a-t-il pas montré toutes ses limites ?
C’est face au constat d’échec dans les différentes négociations, qu’elles soient avec les enseignants ou avec les responsables de l’UNTM, que les deux syndicats ont décidé d’observer une grève. Pendant une semaine l’école et l’économie malienne ont été paralysées tout comme les administrations. Et pourtant, les grévistes ne demandent qu’une amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Car ils trouvent inadmissible que les autorités clament urbi et orbi que le Mali est la troisième économie de l’UEMOA et que les travailleurs sont les mal payés de la sous-région. Ils disent ne pas comprendre également que l’argent du contribuable malien soit dilapidé au lieu de permettre une amélioration des conditions de vie et de travail.
Pour les enseignants, leurs dix points de revendications doivent être satisfaits. Ils sont, entre autres, l’octroi d’une prime de documentation, de logement, l’adoption immédiate du projet de décret portant plan de carrière du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale. La finalisation du processus de régularisation administrative et financière des enseignants sortant de l’Ecole normale supérieure de Bamako (ENSUP-nouvelle formule), au même titre que ceux de l’Ecole nationale des ingénieurs Abderrahmane Baba Touré (ENI-ABT), de l’Institut polytechnique rural de formation et de recherche appliquée de Katibougou (IPR-IFRA), de l’École normale d’enseignement technique et professionnel (ENETP) et du Conservatoire « Balla Fasséké ».
Comme les enseignants, les travailleurs affiliés à l’UNTM ont également leur cahier de charge qui comporte entre autres : l’extinction du protocole d’accord de 2014 ; des droits des compressés, des partants volontaires à la retraite, des syndicalistes lésés ; l’intégration des contractuels dans la fonction publique ; la relecture des conventions collectives minières ; l’extinction du dossier de l’UMPP ; la transposition de la valeur indiciaire de 2014 en termes de pourcentage d’augmentation de salaire dans le secteur privé ; l’amélioration des salaires appliquées dans le secteur privé conformément aux pourcentages obtenus dans la nouvelle grille des fonctionnaires.
L’Union nationale des travailleurs du Mali dénonce également la cherté de la vie et invite le gouvernement à l’établissement de l’égalité des âges de départ à la retraite dans la fonction publique, et du secteur privé, ceux à partir de janvier 2018. Actualité oblige, l’UNTM invite le gouvernement à la relance du chemin de fer ; l’extension de la prime de zone à des nouvelles zones à risque et enfin l’adoption d’une politique de recrutement massif des jeunes diplômés.
En définitive, si hier Soumeylou Boubèye Maiga était adulé par IBK pour avoir réussi à organiser l’élection présidentielle qui lui a permis de se maintenir au pouvoir, aujourd’hui sa langue semble se délier face à la multiplication des crises et surtout à la léthargie du gouvernement. Face à l’incapacité du gouvernement à trouver des solutions urgentes aux crises, le couple IBK-SBM ne risque-t-il pas de divorcer ?
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com
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