Le pimpant communiquant du palais, Racine Thiam, puisqu’il s’agit de lui, a rendu le tablier. Personne n’a vu la lettre de démission, mais l’acte a suscité de réels commentaires, aussi bien sur les réseaux sociaux qu’à travers les rues de la capitale.
Il y a ceux qui se contentent de cette rupture de contrat entre Racine Thiam et IBK. Ils affirment que cette logique était bien attendue car, connu comme un jeune ambitieux, président de parti, Thiam s’est métamorphosé en véritable griot de la cour royale. D’où le sobriquet de ‘’Seguessi Racine’’ que lui a attribué, dans une chanson, un rappeur célèbre de la place.
Et, également, ceux qui s’en offusquent ; cela au regard toujours du changement apporté à la communication de la Présidence par ce brillant promoteur d’école supérieure de communication, ancien directeur de la communication d’un opérateur de téléphonie de la place. Son arrivée aurait permis de donner une voix à Koulouba qui était enfoui dans une boue profonde de scandales à répétition : Tomi le parrain, achat du Boeing, armements des Fama, chantier du palais…
Sans même prendre fonction, la première mission de Racine fut la tournée du Président de la République dans la 3ème région en novembre 2015. La médiatisation réussie de cette campagne a constitué une bonne matière d’entrée pour lui. Suivront d’autres tournées présidentielles qui amèneront dans la même dynamique, la presse privée qu’étatique, grâce au leadership de Racine Thiam. Surfant sur cette vague de réussite, il instaure pour la première fois une rencontre mensuelle de communication avec la presse dite ‘’RDV avec Koulouba’’. Toute chose qui a permis de donner d’amples informations sur les actualités de la présidence et les actions du président de la République.
Au-delà de tous ces commentaires, cette démission inattendue de Racine traduit un malaise généralisé au plus haut sommet de l’Etat. Elle survient moins de deux mois après celle d’un autre jeune activiste, Etienne Fakaba Sissoko, qui occupait le fauteuil de conseiller aux questions économiques. Quelques mois auparavant, d’autres aussi avaient abandonné leur poste sans grand bruit.
Quel monstre fait donc fuir à Koulouba ?
On n’a pas besoin de séjourner sur ce mont du pouvoir pour déduire que, de nos jours, les proches collaborateurs du ‘’Mandé Massa’’ sont plus dans l’inimitié que l’affection.
Ceux qui sont dans l’antichambre du prince du jour, ne veulent pas les meilleurs d’entre eux. Ou c’est le chef, lui-même, qui préfère les pires d’entre eux.
Tout est complot. Souvent pour l’argent, mais la plupart du temps contre la vérité. C’est pourquoi les quelques affidés de la cour royale ne manquent jamais de stratagème pour pousser vers la sortie les novices qui s’entêteraient à fouiner le nez dans leur affaire.
Pourtant IBK était perçu comme le symbole de la puissance personnelle, du bon ordre, de la justice et du rassemblement. A défaut d’arrêter d’être un robot avec une seule grosse oreille, il lui sied de mettre vite la main sur la commande qui manipule la machine. Cela pour que Koulouba d’aujourd’hui reste pour un autre bail de cinq ans.
Moustapha Diawara LE SURSAUT
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