En moins de cinq ans au pouvoir, les Tisserands, à chaque épreuve, démontrent à plus d’un titre leur méprise vis-à-vis des autres partis de la majorité présidentielle. Les nouvelles actions concoctées par eux actuellement et mis en œuvre en solitaires en donnent la preuve. Il s’agit d’une situation (fronde généralisée contre la révision constitutionnelle) où aucun parti, ni aucun mouvement ne peut se targuer d’avoir le dessus. Une synergie d’actions reste la seule voie indiquée pour atteindre le but. En tout cas, c’est très mal vu de la part d’un parti au pouvoir de vouloir faire toujours cavalier seul, surtout lorsqu’il s’agit de prouver le bien fondé d’une reforme de grande portée comme la loi sur la révision constitutionnelle.
Cela est valable autant pour le camp des contestataires (Non) que celui des novateurs (Oui). D’ailleurs, l’autre partie a déjà compris cela très tôt. C’est ce qui explique que le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé (qui a le parti le plus en vue) n’accapare pas d’un quelconque leadership afin de hausser le ton sur les autres dirigeants politiques. Il accepte de se fondre au sein de leur plateforme commune au même titre que le fondateur du parti ADP-Maliba, Aliou Bocar Diallo (principal financier). C’est pourquoi, lors de leurs meetings et marches, ils sont une vingtaine de chefs de partis et des dizaines de leaders associatifs à se partager les tâches, les messages à véhiculer à leurs militants et les piques à décocher contre le pouvoir.
Par contre et curieusement, cela n’est pas encore le cas chez les protagonistes de la majorité présidentielle. Au lieu d’accorder les violons, concocter un bon argumentaire, s’organiser pour de véritables joutes verbales au sein de la Convention de la Majorité Présidentielle (CMP), les Tisserands en chef s’accommodent depuis maintenant une semaine à envahir le terrain pour inonder les salles de conférence de leurs seules banderoles, accrochées derrière des présidiums dont-ils occupent seuls les sièges, pour dit-on « dire la vérité au peuple ». Comme si les premiers, notamment, les ministres Tapo et Koïta disaient du « mensonge au peuple ». Du coup, il est plausible de remarquer que les actions solitaires de ces dirigeants « Rpmistes » profitent bien aux contestataires, en atteste leur grande mobilisation lors de la marche du samedi dernier. En outre, elles suscitent de la frustration non seulement au sein de l’attelage gouvernemental (d’où le silence du ministre Bathily) que chez les présidents des partis de la majorité présidentielle. Ces deniers se sentent de plus en plus relégués au second plan. Car, pour des raisons inavouées, le principal parti au pouvoir ne veut aucunement leur céder le terrain. D’ailleurs, même la CMP, dont les premiers rôles sont joués par les Tisserands, n’a plus voix au chapitre. C’est pourquoi son plan de campagne, avec un document budget de 750 millions, a été relégué dans les tiroirs sans suite. Entre temps, on avance que des hauts placés sont en pourparlers avancés avec l’agence ivoirienne de communication ‘’VODOO’’.
Il revient aux Tisserands de filer du bon coton avec le restant des partis dans la CMP (car certains ont déjà claqué la porte) afin de voir avec quels moyens ils pourront ensemble faire changer la tendance et assurer un maillage adéquat du territoire. C’est ce train d’ensemble qui a permis au président IBK de remporter l’élection présidentielle de 2013 avec 77,61% des suffrages exprimés. Se le rappellent-ils ?
Moustapha Diawara LE SURSAUT
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