Le Mali est à la croisée des chemins depuis le fameux coup d’Etat de la junte militaire d’Amadou Haya Sanogo, un 22 mars 2012. Ni le retour à l’ordre constitutionnel, ni l’organisation d’élections démocratiques, encore moins la signature d’un Accord dit de paix et de réconciliation, ne lui a permis de voir le bout du tunnel. Le grand éléphant annoncé, qui est IBK, est malheureusement arrivé avec deux pieds cassés, car le Mali ne fait que s’enliser davantage dans la crise. La preuve de ce que nous disons est le bilan macabre, le recul démocratique, l’instabilité gouvernementale avec six Premiers ministres en six ans, la crise sociale avec une paralysie de l’économie et la naissance de conflits communautaires. C’est dans cette atmosphère gravissime, engageant le pronostic vital du Mali, qu’un nouveau Premier ministre a été nommé. Nouveau à ce poste, sinon il a été de tous les gouvernements d’IBK depuis 2013. Boubou Cissé, puique c’est de lui qu’il s’agit, est chargé de former un gouvernement pour donner un second souffle. Ce gouvernement doit-il être celui de combat pour sauver le Mali de l’effondrement ou un gouvernement de débats politico-politiciens au relent électoraliste comme ce fut le cas avec Soumeylou Boubèye Maiga ?
Ne faudrait-il pas sauver d’abord le bateau Mali en détresse qui tangue sur une mer agitée et avec une météo encore défavorable ? Il faut une prise de conscience de tous les acteurs sociopolitiques pour éviter que le pays, qui est sur le point de s’effondrer, ne s’écroule véritablement. Le premier attendu sur le chantier du renouveau, de la prise de conscience et du don de soi est le Président de la République. IBK doit donner le bon exemple en ne choisissant que d’hommes et des femmes d’une certaine probité morale et rompus à la tâche.
Il faut un gouvernement de combats, certes de large ouverture, mais qui ne devrait être ouvert qu’à des gens choisis es-qualité. C’’est-à-dire ceux et celles qui y figureront ne le seront pas pour défendre leurs partis, associations ou groupements, mais pour apporter leur expertise dans des domaines aussi divers que variés afin de sortir le pays de cette crise multidimensionnelle. Ce gouvernement doit être un gouvernement de transition permettant de jeter les bases d’un nouveau Mali, celui qui renouera avec les vertus à la fois démocratiques, socioculturelles et surtout de la bonne gouvernance. Toutes choses qui manquent aujourd’hui. Le Président de la République est fortement interpellé, lui qui jouit d’une certaine légitimité populaire, pour donner le tempo du nouvel envol du Mali.
En somme, il est attendu dans les jours, voire dans les heures, la composition d’un gouvernement reflétant non seulement les réalités socio-politiques, mais aussi la diversité régionale pour que personne ne se sente abandonnée au bord de la route.
Youssouf Sissoko INFO SEPT
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