Les travaux du Séminaire international de haut niveau sur les Initiatives de gestion de la crise dans le Sahel ont pris fin vendredi dernier (24-26 février 2021) à l’Ecole de Maintien de la Paix Alioune Blondin Bèye de Bamako. Ce fut l’occasion pour les participants d’avoir des échanges interactifs et objectifs sur des questions à la foi théorique et pratique relativement aux conjonctions et divergences dans les approches sur la prolifération des stratégies au Sahel, les effets multiformes du déclenchement des crises dans l’espace sahélo-saharien et la structuration des armées, notamment les FAMa.
Contribuer à orienter l’action des Etats de la région et des acteurs clés de la communauté internationale vers un renforcement et une meilleure mise en cohérence des initiatives régionales de sécurisation, de stabilisation et de développement au Sahel ! Tel était l’objectif principal de cet atelier de 3 jours financé par le Japon. Selon des observateurs, il représentait «une opportunité pour articuler les défis et les besoins dans les domaines identifiés» dans chaque Etat concerné et de les mettre en «perspective avec les dynamiques régionales en cours et celles à venir».
Ainsi, les participants devaient réfléchir à l’orientation de l’action des Etats de la région et des acteurs clés de la communauté internationale vers un renforcement et une meilleure mise en cohérence des initiatives régionales de sécurisation, de stabilisation et de développement au sahel. Les réflexions ont été sanctionnées par des recommandations dont l’appui budgétaire pour aider l’Etat à l’effectivité de son leadership en vue d’améliorer la qualité de la gouvernance et de la coordination des interventions humanitaires et de développement ; l’institution d’une modulation interactive dans les sources d’information et de renseignement par la création d’un Conseil national de sécurité, une meilleure moralisation du processus de recrutement dans les forces armées, la prévention et une meilleure approche dans les stratégies de lutte contre l’extrémisme violent.
Les participants ont recommandé aussi la décentralisation comme mode de gestion efficient des pays, d’engager une réflexion dès à présent sur le sort des accords qui sont signés entre les communautés en présence ou non des représentants de l’Etat. Ils ont également préconisé le respect des droits de l’Homme dans le Sahel et un mode de financement des armées pour une meilleure opérabilité. Ces recommandations seront partagées avec les différentes organisations internationales (ONU, UA) et régionales (CEDEAO…) ainsi que les structures nationales.
Le représentant du Premier ministre de la transition, M. Ibrahim Maïga, a assuré que le gouvernement accordera toute l’attention qu’elles méritent aux recommandations formulées afin de les traduire en actions concrètes. Quant au directeur de l’Ecole de Maintien de la Paix Alioune Blondin Bèye, le Colonel Souleymane Sangaré, il demeure convaincu que «les recommandations formulées pendant le séminaire contribueront de manière significative aux efforts de résolution des conflits, de maintien et de consolidation de la paix». Et cela d’autant plus que, a-t-il précisé, elles «balisent la voie à des solutions adaptées afin d’endiguer et réfréner la violence dans toute la région du Sahel». Les échanges ont permis l’identification de solutions endogènes en adéquation avec les réalités sur le terrain.
Et naturellement que «es éclairages issus du séminaire sont «une plus-value» dans l’accompagnement de l’action des Etats de la région et des acteurs clés de la communauté internationale vers le renforcement et la synergie dans les initiatives régionales de sécurisation, de stabilisation, de consolidation de la paix et de développement au Sahel.
Kader Toé LE MATIN