Plusieurs organisations de Défense de Droit de l’homme sahélienne et internationales soutiennent la position de la MINUSMA qui demande à la France et au Mali de mener une “ enquête indépendante et transparente’’.
Dans un communiqué, sept organisations de défense des droits de l’homme sahéliennes et Internationales, dont l’AMDH, la FIDH, CARE France et l’Observatoire Kisal affirment soutenir la « recommandation de la MINUSMA exhortant la France et le Mali à mener une enquête indépendante et transparente sur les circonstances de cette frappe et les dommages causés aux civils. »
Détails à suivre dans nos déférentes éditions de la journée.
Tandis qu’au Mali, Tabitaal Pulaaku, une l’association peuhle demande réparation des préjudices causés aux familles des victimes de Bounty.
«L’important pour nous est que la vérité soit dite, qu’elle soit établie à la face du monde». La déclaration est de l’association Tabitaal Pulaaku au lendemain de la publication du rapport final de la mission d’enquête de l’ONU au Mali sur la frappe menée à Bounty au Centre du pays.
L’association des amis de la culture peuhle Tabitaal Pulaaku s’est félicitée des conclusions de l’enquête de la mission onusienne. Elle ne reconnaît pas cependant la présence d’hommes armés à la cérémonie de mariage comme l’a indiqué le rapport d’enquête. Les responsables de l’association ont par ailleurs émis le souhait qu’il ait une “réparation pour les victimes’’. Selon Abou Sow, Président de Tabitaal Palaaku, “nous n’avions jamais eu vent de la présence d’hommes armés sur le lieu du mariage, jamais’’. Selon ce dernier, en “matière de guerre, il peut y avoir des actes inappropriés, c’est à dire des bavures et c’est ce qui s’est passé pour le cas particulier de Bounty’’.
Des observateurs se disent sceptiques quant à une possible réparation, au regard des rapports entre le Mali et la France. “Chercher à incriminer la France, à l’emmener, à indemniser les victimes, c’est de méconnaitre toute la dimension géopolitique de la lutte contre les groupes radicaux violents’’, affirme Dr Ali Tounkara, directeur du centre des études sécuritaires et stratégiques au sahel.
Au moment où la polémique sur Bounty fait le chou gras, l’autre frappe supposée être une bavure est sur la table. Le 25 mars dernier, la coordination des mouvements de l’Azawad, CMA, a encore accusé la Force française d’avoir tué six civils de 15 à 20 ans dans un bombardement à Talataye au nord du pays.
Bourama Kéïta LE COMBAT