La Mosquée de Torokorobougou a été fermée suite à des disputes menées à l’intérieur entre deux tendances religieuses, un Vendredi saint. Après quelques moments de la décision du gouverneur du district de Bamako, le président du Haut conseil islamique du Mali, Ousmane Chérif Madani Haïdara a réagi à travers une vidéo médiatisée par Chérifla Douba.
La mosquée est fermée pour l’intérêt général, surtout à l’heure où le climat est très critiqué au Mali. Après quelques jours, selon des notes, le président du Haut conseil islamique du Mali (HICM) a réagi. Ladite note indique que suite aux tensions qui avaient éclaté entre deux groupes de musulmans ; wahhabite et Tidiania, qui se disputaient autour d’un sujet, dans cette mosquée Torokorobougou, les autorités maliennes ont jugé nécessaire de procéder à sa fermeture jusqu’à nouvel ordre.
Le président du HICM est intervenu à plusieurs reprises pour résoudre des querelles entre différentes tendances religieuses, en tant que premier responsable des musulmans au Mali. Il a toujours été un président exemplaire, un leader religieux de conviction qui reste toujours fidèle et constant dans sa conviction face à toute épreuve.
Selon le président, même à l’heure, une autre mosquée de la place est fermée. Quelle est la cause de cette dispute ? se demande-t-il. Le groupement de Tidiania s’opposerait à un fait (Wiride) en islam qui serait interdit par d’autres tendances Wahhabites. « Pour moi, c’est une violation, pourquoi ? La mosquée est un endroit de Dieu et les Tidianias ne parlent que de Dieu. Font-ils une pratique hors religion ? Ainsi, si ta compréhension n’est pas à ce niveau, il n’y a pas de dispute. Tu peux te retirer sans état de cause, et laisser à ceux qui veulent faire. Hélas, pour cause, ils se sont disputés jusqu’à des blessures. Les autorités sont venues fermer la mosquée. Nous ne serons pas à l’aise pour cause de grade, entant que Haut conseil islamique, nous sommes pointés », dit-il.
Selon lui la religion n’est pas arrivée jusqu’à ce point. Partant, il dira que chacun fasse ce qu’il souhaite. Mais, dit-il, la contrepartie n’est pas la solution.
Et toutes les disputes sont faites pour cette même cause. « Ce que je comprends, il faut la paix, l’entente, l’unité. Pour ceux qui veulent Allah, la première de choses est l’obéissance et si quelque chose arrive, il faut le guider vers le droit chemin. Que ça soit Tidiania, Kadiriya, Suna, Wahhabite, Tahabiya, ce sont nos coutumes. Tout le monde a trouvé ça ici (les musulmans). Celui qui est la cause d’une dispute est banni par Allah. Ce n’est pas le chemin du Messager (PSL), car lui-même a donné l’ordre aux chrétiens dans la mosquée à son temps et demandé à eux de faire leur culte dans la mosquée à l’heure de la prière. C’était entre l’islam et christianisme et pourquoi ne pas se donner la main entre musulmans ? Combien de mosquées sont fermées aujourd’hui ? Cela ne laisse-t-il pas d’effet sur la religion ? S’interroge-t-il.
Pour rappel, dans un communiqué, le gouverneur du district de Bamako s’exprimait. « Vu la Constitution, vu la Charte de la transition, vu la loi N°86/ANRM du 21 juillet 1961 portant organisation de la liberté religieuse et de l’exercice des cultes en République du Mali, vu la loi N° 2012-006 du 23 janvier 2012 portant des principes fondamentaux de l’organisation administrative du territoire, vu la loi N° 2017-051 du 02 octobre 2017 portant code des Collectivités territoriales, vu la loi N° 2017-053 du 02 octobre 2017 portant statut particulier du District de Bamako, vu le décret N° 2015-0067/P-RM du 13 février 2015 fixant les conditions de nomination et les attributions des chefs de circonscription administrative, modifié, vu le décret N° 2021-09-14/PT-RM du 21 décembre 2021 portant nomination des gouverneurs de région, considérant la persistance des actes de violence au sein de la dite mosquée nonobstant les multiples tentatives de conciliation des fidèles, décide dans l’article 1: est fermée, jusqu’à nouvel ordre, pour raison de trouble à l’ordre public, la Mosquée Mouhammad Niazi ou mosquée Fidama, sise à Torokorobougou en commune V du district de Bamako », dit le communiqué. Dans l’article 2, le maire de la commune V du district de Bamako et le directeur régional de la Police nationale du district sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution de la présente décision qui prend effet pour compter de sa date de signature.
Par ailleurs le gouverneur du district de Bamako est largement engagé pour le respect de l’ordre dans nos sociétés. Quelques jours auparavant, a été relayé un communiqué qui dit avoir constaté avec un grand regret que des groupes de jeunes motocyclistes se livrent, lisiblement, à des spectacles acrobatiques sur certaines artères principales dans la ville de Bamako. Face à l’ampleur de ce phénomène, il invite les autorités communales, responsables communautaires et leaders d’opinion à sensibiliser davantage la jeunesse afin de mettre fin à cette pratique qui met en danger, non seulement ceux qui s’y adonnent, mais aussi d’autres paisibles citoyens. Pour le gouverneur, il est important de rappeler que cette pratique est constitutive d’infraction, de trouble à l’ordre public. Donc, dit-il, elle ne saurait être tolérée dans la ville de Bamako.
Par conséquent, tout individu qui se livrerait à cette pratique dangereuse, qui a tendance à être un jeu pour certains, sera interpellé et traduit devant les autorités compétentes.
Lassana SOW LE COMBAT