lundi 2 décembre 2024
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Enseignement Supérieur : La rentrée solennelle 2016/2017 sous des bons auspices

Au titre de l’année académique 2016-2017, la salle Bazoumana Sissoko du Palais de la Culture Amadou Hampathé Bah a abrité, le mardi 27 décembre 2016, la cérémonie de lancement de la rentrée solennelle des universités, instituts et grandes écoles du Mali. C’était sous la haute présidence du Chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéïta, en présence du Premier Ministre Modibo Kéïta; des membres du gouvernement, des professeurs de l’enseignement supérieurs ; des Doyens des Facultés ; des Recteurs et des élèves et étudiants fortement mobilisés.

Après avoir salué la présence effective du Président IBK à cette cérémonie officielle, la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Madame Assetou Founé Samaké Migan, dans son traditionnel discours, s’est adressée solennellement aux acteurs et partenaires de l’école malienne.

Elle qualifie la présence du Chef de l’Etat d’un geste fort à l’endroit d’une communauté, qui fut maintenue à la lisière des préoccupations nationales et qui a fini elle-même à intérioriser cet état de déconsidération. Aux enseignants et étudiants, elle précise que cette présence à leurs côtés confirme une conviction quant au rôle central de l’Education et du travail intellectuel dans le progrès d’une nation tout entière.

La redynamisation de l’enseignement supérieur

Conformément à l’engagement du Chef de l’Etat, selon Madame le Ministre de l’Enseignement supérieur, de redynamiser le sous-secteur, le Département de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique poursuit la mise en œuvre des réformes dans l’esprit de la concertation nationale sur l’avenir de l’Enseignement au Mali. Les recommandations de cette concertation constituent pour l’école supérieure malienne une boussole en matière de planification stratégique et de collaboration avec les Partenaires Techniques et Financiers (PTF). Mais, au regard de la situation socio-économique du pays et des mutations en cours dans notre Sous-région et dans le reste du monde, des choix stratégiques ont été opérés dont la réalisation permettra de résoudre un certain nombre problèmes essentiels en la matière. L’atelier organisé du 6 au 8 octobre 2016, à Sikasso à l’intention des Directeurs des services centraux, des recteurs des Universités, des Doyens des Facultés, des Directeurs des Grandes Ecoles et Instituts et de nombreux Responsables du Département, aura servi de cadre pour partager ces choix et dégager des solutions opérationnelles qui s’imposent. Dans cette perspective, il y a trois points qui ont marqué les débats.

Primo, il y a l’amélioration de l’environnement pédagogique des Institutions d’enseignement supérieur et de recherches scientifiques ;

Secundo, l’optimisation de l’utilisation des ressources dans les structures ;

Tertio, le renforcement de l’autonomie des Institutions d’Enseignement Supérieur (IES).

Ainsi, il ressort de l’examen de ces trois points que la ressource enseignante est au cœur des principales préoccupations des autorités compétentes et de l’actuel gouvernement malien.

L’amélioration de l’environnement pédagogique

En effet, comment améliorer l’environnement pédagogique des Institutions sans des hommes et des femmes nantis de savoir et de connaissances requises dans des champs bien définis, mais aussi de compétences professionnelles, pour enseigner, encadrer, initier à la recherche, et conduire des recherches en lien avec les besoins du pays. Il s’agira d’un personnel capable d’inscrire les établissements dans la vision d’un enseignement supérieur et d’une recherche de qualité répondant aux besoins socio-économiques et culturels du pays et ouvert sur l’environnement régional et international. C’est dire que la question d’enseignants qualifiés demeure le problème le plus pressant auquel l’enseignement supérieur doit apporter des réponses robustes.

Selon les statistiques en vigueur, au Mali, le Rapport «Professeurs et Etudiants» est de «1 Enseignant pour 51 Etudiants ». Alors que, selon la norme envisagée par l’UNESCO, le ratio est de «1 Enseignant pour 30 Etudiants». Ce ratio se creuse davantage quand il s’agit des enseignants de rang magistral. Dans certaines de nos universités, ce Rapport nous indique le ratio d’ «1 Enseignant de rang magistral pour 218 Etudiants ». A ces besoins des établissements existants, s’ajoutent ceux des nouvelles créations telles que l’Ecole de Journalisme, l’Institut Cheick Zayed et l’Institut des Hautes Etudes et de Recherches Islamiques Hamed Baba de Tombouctou.

A noter également que le secteur privé de l’Enseignement Supérieur fait appel à ces mêmes Professeurs du secteur public. Face à cette situation, le gouvernement s’est engagé résolument pour un recrutement conséquent à hauteur des besoins. Cela, en renforçant le recrutement des enseignants en dissociant le Budget de recrutement et celui des heures supplémentaires.

La mise en place d’un plan de carrière des enseignants

Il s’agit ici d’œuvrer à la mise en place d’un véritable mécanisme de développement du plan de carrière des enseignants. Ce, surtout est qu’au Mali 78% des enseignants sont des assistants. La faiblesse des comités pédagogiques et de recherches, la forte sollicitation des enseignants pour les cours dans le public, comme dans le privé, entravent la mise en place des programmes de recherches et, donc, de productions scientifiques d’envergure, indispensables à la progression de la majorité des enseignants ; notamment des assistants dans la carrière.

Renforcer le Programme de Formation des Formateurs (PFF)

Le programme avait prévu de former environ 660 nouveaux enseignants sur une période de dix ans (2008- 2017) avec un Budget global de 18.017.280.000 francs CFA. A la date du 30 septembre 2016, sur ce Budget global, seulement 7. 039. 339. 484 francs CFA ont pu être débloqués (soit 39,06% du Budget prévisionnel). Le PFF devrait disposer donc encore des ressources financières d’un montant de 10.977. 940. 516 de francs CFA, suffisants aujourd’hui pour une prolongation du PFF sur une période supplémentaire d’au moins cinq ans. Les Recteurs des Universités ont bouclé cette analyse.

Procéder au recrutement temporaire en faisant appel aux Maliens de la diaspora et aux ressources enseignantes qualifiées de l’espace francophone en activité ou à la retraite.

En ce qui concerne ce point, la Banque Mondiale, à travers le PADES (Projet d’Appui au Développement de l’Enseignement Supérieur), met à la disposition du Département de tutelle, pour cette année universitaire , 10 enseignants pour une durée de deux ans renouvelables.

Suivant une demande ouvertement exprimée par le Ministère, il s’agit des Professeurs de rang A répondant aux besoins des structures. Cette stratégie devrait s’intensifier à partir du second semestre pour améliorer significativement le ratio Enseignant/Etudiant afin d’inscrire les établissements supérieurs du Mali dans les programmes d’excellence et de soutien au plan sous-régional et continental.

Il est question de renforcer la mobilité des enseignants et les jumelages entre les établissements du Mali et d’autres espaces francophones. Puis développer les cours en ligne. Cette stratégie est en cours de réalisation avec la connexion des IES, et la facilitation de l’accès aux ressources pédagogiques aux plans africain, européen et international. Le Mali est à jour sur ses cotisations ce qui permet à son secteur d’Enseignement supérieur d’accéder à ces ressources pédagogiques et données scientifiques.

Un étudiant un ordinateur

L e développement des cours en ligne s’adosse à un des engagements du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, à savoir : «Un Etudiant, un ordinateur ». Le montage technique et financier du dossier montre qu’un ordinateur pourrait être cédé à chaque Etudiant malien à condition d’être subventionné par l’Etat à hauteur de 150.000 francs CFA. Cette subvention couvre les taxes à l’importation, le coût du traitement des dossiers par la Banque partenaire et le fonds de garantie placé dans cette Banque. Le mode d’acquisition des ordinateurs est le crédit et le payement au comptant par les Etudiants.

Rendre fonctionnelles les Ecoles Doctorales

Le PADES, dès cette rentrée 2016-2017, met à la disposition des IES des soutiens financiers et humains pour appuyer la création ou le démarrage des ces écoles. Ces solutions sont en marche, mais elles doivent épouser le même rythme de la demande, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. C’est pourquoi une programmation audacieuse et rigoureuse est urgente pour corriger l’existant et faire face aux nouvelles demandes qui s’annoncent. C’est vrai, l’Etat malien s’est engagé auprès de la Banque Mondiale pour financer le PADES; mais, cependant, l’inscription de l’Enseignement supérieur dans les priorités de la Banque mondiale aidera à coup sûr à faire face à ces besoins.

En ce qui concerne l’optimisation des ressources, l’Enseignement supérieur connait des paradoxes; le Budget de recrutement sert préférentiellement à payer les heures supplémentaires. Donc, plus elles sont importantes, moins le Département recrute. Le manque d’enseignants et d’infrastructures sont les causes de l’augmentation des heures supplémentaires, la matérialisation des solutions ci-dessus, nous permettra de sortir de ce cercle vicieux.

Quant aux ressources destinées aux Etudiants, leur gestion s’améliore d’année en année avec la bancarisation des bourses et les inscriptions en ligne. Cette année, pour la première fois, l’Enseignement supérieur met à disposition l’annuaire des Etudiants inscrits dans 9 Institutions d’Enseignement Supérieur (IES) pour l’année 2015-2016 avec des informations sur le profil des offres de formations, et de l’ensemble des acteurs. Ce travail vise à mettre à disposition des données statistiques sur l’enseignement supérieur et professionnel sans lesquelles aucune programmation n’est possible. Toutefois, des efforts sont attendus pour améliorer les inscriptions administratives qui restent jusqu’à présent le théâtre de bousculade, de files d’attente interminables, de rackets et d’actes de violence. Mais, selon Madame le Ministre Assetou Founé Samaké Migan, l’intensification de l’information et le payement électronique sont des mesures qui seront mises incessamment en œuvre pour améliorer cette situation. Cependant, a-t-elle précisé, beaucoup reste à faire pour améliorer les conditions de vie et d’étude des Etudiants. Et elle révèle qu’un accent particulier sera mis sur le «tutorat» en termes d’accompagnement des Etudiants ainsi que les activités para-universitaires indispensables à la formation des compétences transversales en matière de communication, de sociabilité, de leadership et de citoyenneté.

L’Université pour tous est-elle réaliste et soutenable pour notre pays?

L’optimisation des ressources, amène également le Chef du Département de tutelle à se poser la question de l’accès à l’Université: l’Université pour tous est-elle réaliste et soutenable pour notre pays? S’est-elle interrogée objectivement.

Sans ambages, cette question mérite d’être posée, analysée sur tous les plans afin que des décisions consensuelles ou conséquentes soient prises à temps.

Le dernier point, à savoir le renforcement de l’autonomie des IES

Ce point bénéficie de l’accompagnement du Projet d’Appui au Développement de l’Enseignement Supérieur (PADES) et du Programme NICHE (Projet de Modernisation et de Professionnalisation de l’Enseignement Supérieur au Mali) en termes de renforcement de la gouvernance institutionnelle, académique et financière ; car, l’autonomie va de paire avec le respect des cahiers de charges, la traçabilité des actions et la recevabilité quant aux engagements pris. Donc, selon Madame le Ministre, quatre structures d’enseignement supérieur de la place bénéficient cet appui. Elles ont passé une première évaluation, qui été positive. Et la prochaine serait déterminante ; car, elle conditionnera l’entrée des autres institutions dans ce s projets qui sont des appuis de taille non seulement pour la gouvernance et la redéfinition des offres de formation mais aussi pour la mise en place des systèmes d’information et gestion des structures pour l’ensemble des acteurs.

Côté infrastructures, l’achèvement des travaux de construction et d’équipement de la Cité Universitaire de Kabala soulagera davantage le Département. Cependant, certaines pratiques peu commodes se poursuivront à savoir la tenue des cours magistraux des grands groupes dans les salles de spectacles. C’est pourquoi, le Département a pris le devant dans le montage du projet Kabala 2. Au passage, la Ministre a remercié les efforts du Chef du gouvernement pour la célérité des travaux de construction de cette Cité.

Dans le domaine des recherches, le Fonds Compétitif de Recherche et d’Innovation Technologique (FCRIT) est, enfin, accessible et placé sous la responsabilité conjointe du Ministère de l’Economie et des Finances et de celui de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.

Une Journée de la Renaissance Scientifique de l’Afrique

Aussi, conformément à l’instruction du Président de la République, IBK, il y aura lieu la Journée du Mérite du Chercheur et de l’Innovateur aura lieu chaque année le 30 juin et la Journée de la Renaissance Scientifique de l’Afrique. Trois prix seront décernés suite à la délibération d’un jury international: le Prix du Président de la République, le Prix du Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et le Prix du Ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat.

Des prix spéciaux y seront également décernés en fonction des excellences particulières.

Dans le domaine de la Culture scientifique, la 1re édition de la fête des Sciences s’est déroulée pour l’année 2016, du 24 au 26 novembre dernier. Elle a enregistré la participation des Scientifiques universitaires et non universitaires, Maliens et Etrangers, acquis à la cause des Sciences et Techniques en tant que Culture qui doit être transmise et partagée à tous les âges, à toutes les générations.

Les Académies d’Enseignement de Bamako ont pleinement participé à cette journée. Ils ont accompagné durant ces trois jours les enfants sur le site de l’évènement.

Pour boucler la boucler, la Ministre Migan a eu le flair de porter à la haute attention du Président de la République qu’en dépit de toute la lourdeur de la tâche et de l’héritage, le secteur ‘‘Enseignement Supérieur’’ est en train de se relever sous son régime, de sa léthargie non seulement au plan intellectuel, mais aussi au plan social. Cela, grâce aux efforts communs de tous ; notamment des partenaires sociaux dont le Syndicat National de l’Enseignement Supérieur (SENSUP) et le Syndicat National de l’Education et de la Culture (SNEC) et l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM). Cet acquis est aussi le fruit de la collaboration interministérielle entre le Département de l’Enseignement supérieur, le Ministère de l’Economie et des Finances et celui du Travail, de la Fonction Publique et des Relations avec les institutions, qui restent très attentifs par rapport aux différentes sollicitations du gouvernement.

Abdoulaye Faman Coulibaly

COULIBALY

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