Les acteurs de la crise sociopolitique malienne s’acheminent-ils encore vers un nouveau blocage de la mise en œuvre de l’Accord de Paix ? Ce serait prématuré de répondre à cette interrogation par l’affirmative, mais l’on ne saurait pour autant infirmer cette idée de blocage. Car, c’est une lapalissade de reconnaître que le doute vient de gagner de nouveau les esprits qui suivent de près l’application en cours de l’Accord de Paix.
En effet, la dernière sortie faite le samedi 28 octobre dernier par la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) laisse entrevoir une impasse à l’horizon du 17 décembre 2017, date à laquelle le Gouvernement malien a convoqué le collège électoral pour la tenue du scrutin des élections communales et régionales. Par un communiqué rendu public, la CMA s’oppose à l’organisation de ce scrutin au motif que les ‘’conditions optimales, idoines et transparentes ne sont pas réunies. Elle demande, donc, au Gouvernement de surseoir à la tenue de ces élections jusqu’à la mise en place de ces conditions.
Nous vous proposons ici l’intégralité du communiqué: «La Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) informe l’opinion nationale et Internationale que, depuis le samedi 21 octobre, date de la rencontre des Parties (Gouvernement du Mali, CMA, Plateforme) signataires de l’Accord issu du processus d’Alger en présence des membres de la mission du Conseil de Sécurité de l’ONU à Bamako, avait identifié un ensemble de points prioritaires qui handicapent la mise en œuvre dudit accord.
Ces points ont également été portés, le 24 octobre, à la dernière session du Comité de Suivi de l’Accord (CSA) afin de les inscrire dans un chronogramme consensuel réalisable, qui serait discuté entre les Parties Maliennes.
Au même moment, nous constatons sur le terrain que le gouvernement persiste dans la logique unilatérale d’organiser les élections communales et régionales en convoquant le collège électoral sans discussion préalable avec les parties signataires.
Au regard de cette situation, la CMA s’oppose à l’organisation des élections dans les Régions de l’Azawad sans une prise en compte des aspects politiques inscrits dans l’Accord pour la paix et la réconciliation, notamment l’opérationnalisation des Autorités Intérimaires, l’organisation du retour des réfugiés/déplacés, la révision des listes électorales, la relecture des lois portant libre administration et codes des Collectivités Territoriales et bien d’autres aspects y afférents.
La CMA demande au Gouvernement du Mali de surseoir à la tenue de ces élections jusqu’à la mise en place des conditions optimales, idoines et transparentes pour la tenue de ce rendez-vous décisif pour l’ensemble des populations, et ce, sous l’égide de la Communauté Internationale.
Kidal, le 28 octobre 2017.
Porte-parole, Iyad Ag Mohamed».
Katito WADADA : LE COMBAT