vendredi 22 novembre 2024
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Economie Malienne : la croissance passera-t-elle par la réduction du train de vie de l’Etat ?

Au cours du deuxième trimestre de l’année 2016, le Ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, a entrepris des coupes budgétaires à plusieurs niveaux faisant, du coup, une économie de 25 milliards de francs CFA. Cette réalisation est rendue possible grâce à la rétention de 10% sur les crédits de fonctionnement des différents services de l’Etat.

Le Mali ne pourra pas atteindre le taux de croissance économique de 10% sous ce quinquennat du Président Ibrahim Boubacar Kéïta. Et, pour cause, en plus de la crise sécuritaire qu’il traverse et de ses séquelles, le pays fait face à la lutte contre le terrorisme sur son territoire et les effets de la situation difficile de l’Economie mondiale. Toutefois, le pays a eu 5,3% de taux de croissance économique cette année. Le Fonds monétaire international (FMI) a apprécié ce taux tout en accordant 16 milliards de francs CFA de prêt avec un délai de grâce de 10 ans pour un délai de paiement de 40 ans.

Mais, malgré cela, le constat est amer. Le train de vie de l’Etat est au dessus de ses moyens. Donc, c’est un frein à la croissement économique.

«Effectivement, nous avons aujourd’hui un Etat qui vit au-dessus de ses moyens. Donc, il va falloir réduire les dépenses », reconnait le Ministre de l’Economie et des Finances du Mali.

A défaut d’atteindre l’objectif fixé d’avoir deux chiffres (10%) comme taux de croissance économique du Mali, Dr Boubou Cissé se tient « en bon soldat ». Il s’attaque à la hausse du train de vie de l’Etat tout en entreprenant des coupes budgétaires à plusieurs niveaux.

En effet, au deuxième trimestre de cette année, son département a procédé à des retenues de 10% sur les crédits de fonctionnement qu’il libérait d’habitude. Cette rétention a permis d’économiser 25 milliards de francs CFA en si peu de temps.

Pour ce faire, cette retombée budgétaire a été réallouée aux secteurs des investissements, à des dépenses capitales, seul facteur d’augmentation de la croissance économique. Elles permettront de financer des projets structurants.

«Nous sommes des bons soldats. L’orientation stratégique émane du Président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta. Sur ses instructions personnelles, le Premier Ministre a donné quelques idées que nous avons mis en application», se défend le Ministre Cissé.

Aussi, il est programmé d’autres initiatives dans le cadre de la main mise sur le train de vie de l’Etat, d’après Dr Boubou Cissé. Ces stratégies verront probablement le jour d’ici à la fin de l’année. Parmi ces stratégies, il y aura, par exemple, la mise en place d’un central d’achat des différents biens et équipements que l’Etat achète.

Comment gérer les dépenses imprévues avec la création des nouveaux départements ?

Le nombre de départements ministériels du Mali a augmenté à l’issue du dernier réaménagement du gouvernement. L’avènement de nouveaux départements ministériels avec leurs cabinets services rattachés n’était pas prévu dans le Budget annuel de 2016. Toute chose qui nécessite des dépenses supplémentaires. Cependant, pour le Ministre de l’Economie et des Finances, tout sera mis en œuvre pour éviter d’aller vers un collectif budgétaire. Pour y faire face, il est prévu de prendre dans des économies réalisées à travers les 10% de retenus faites sur des budgets de fonctionnement pour installer les cabinets et directions des finances et matériels des nouveaux départements ministériels.

«On n’aura pas besoin de faire un autre collectif budgétaire, de creuser le déficit budgétaire parce que des économies avaient été épargnées au niveau des charges et qui seront utilisées à aider les nouveaux départements à se mettre en place et effectuer les missions qui leur sont assignées. C’est tout à fait gérable », rassure Dr Boubou Cissé.

En outre, dans la loi de finance rectificative, informe le Ministre, «nous avons corrigé la tendance qui était devenue coutume dans notre pays. Il s’agit du Budget de dépenses du fonctionnement supérieure à celui de l’investissement».

En réalité, c’est la première fois, depuis plus de dix ans, pour ne pas dire juste dans l’Histoire de notre pays, que le Budget de fonctionnement est descendu au dessous des 60%. Aujourd’hui, il est à 57% contre 43% pour le Budget d’investissement. Ce Budget d’investissement qui était entre 30  et 33%. Donc, la tendance change. Dans les programmes, il est décidé de consolider cette position avec la loi des finances de 2017 prochaine pour arriver à 50% ou plus.

C’est la logique de la réduction des dépenses adoptée pour contribuer à la croissance économique nationale. Chapeau tiré !

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