Cette révélation a été faite par le bureau du Vérificateur Général dans son nouveau rapport de vérification de performance de la gestion du matériel roulant de l’État par la Direction Générale de l’Administration des Biens de l’État (DGABE) pour la période du 1er janvier 2015 au 30 juin 2018.
Outre les véhicules des missions diplomatiques et consulaires, ils sont environ 6 697 automobiles auxquels l’Etat, avec nos maigres ressources, injecte régulièrement une part importante de son budget à l’acquisition et à l’entretien des véhicules pour son fonctionnement. Pendant la période sous revue, c’est à dire du 1er janvier 2015 au 30 juin 2018, la somme des crédits budgétaires alloués à la Direction Générale de l’Administration des Biens de l’État, selon nos informations, est de 4 048 724 000 FCFA. À quoi bon de continuer à débloquer des milliards pour embellir le parking automobile de la nation si certains les détournent pour leurs propres intérêts? En effet, créée suivant l’Ordonnance n°00-067/P-RM du 29 septembre 2000, ratifiée par la Loi n°01-012 du 28 mai 2001, et ayant pour mission d’élaborer les éléments de la politique de l’État en matière de gestion du patrimoine bâti et du patrimoine mobilier corporel et incorporel et de veiller à l’application de la réglementation en vigueur en matière de comptabilité des matières à travers entre autres le recensement, immatriculation, la DGABE semble devenir un véritable réseau laitier où chacun consomme à sa guise au grand dam du citoyen lambda. Dans le rapport de vérification de performance du bureau du vérificateur général récemment publié, il a été constaté que ladite structure n’organise pas l’approvisionnement des services publics en relation avec les services techniques des Ministères, n’a pas de politique en matière de gestion du patrimoine mobilier corporel ni la reddition des comptes relative à la gestion du matériel roulant encore moins le sommier des parcs autos et motos de l’État. Lors d’un passage du bureau du VG au Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale (MAECI), les éléments qui sont assortis prouvent un véritable dilettantisme au niveau de la DGABE. Une liste de 289 véhicules, dénombrés dans quarante-huit (48) missions diplomatiques et consulaires, a été offerte alors qu’ils (les véhicules) ne figurent pas dans la situation transmise par la DGABE aux rapporteurs du BVG. Et 1 732 motos dans les situations fournies par neuf départements ministériels ne figurent également dans aucune situation produite par la DGABE.
La DGABE n’a pas fait immatriculer des véhicules de l’État.
Il y’a des véhicules qui existent dans la base de données de la DGABE avec le numéro de châssis comme seule référence alors qu’ils sont utilisés par des services de l’État depuis plus de 3 ans pour certains. Un fait exprès ? Des soupçons se dessinent étant donné que la non-immatriculation des véhicules de l’État augmente le risque d’utilisation desdits véhicules à des fins personnelles ou de vols. Et l’absence physique de certains véhicules alors qu’ils existent dans la situation fournie par la DGABE alors qu’aucun document relatif à leur mise à la réforme n’a été fourni par les services détenteurs desdits matériels roulants ne nous le démentira pas .Selon nos investigations, une mission du bureau du vérificateur général a effectué des contrôles physiques dans la Région de Koulikoro et de Ségou en présence des comptables des deux régions. À la fin de cette mission, il a été constaté l’absence de près d’une dizaine de véhicules dont un Toyota Prado 2014, un Sangyoung Musso, un Toyota Land Cruiser 2007, un Toyota Hilux DC 2014 et un Toyota Land Cruiser NI, un Land Rover 110, et un Toyota dans le parc automobile public des deux régions suscitées.
Où sont-ils partis ?
Aux autorités de réagir afin que les gouverneurs des deux régions citées présentent les véhicules non retrouvés lors du contrôle d’effectivité.
Seydou Konaté LE COMBAT