Il n’y a aucun haut fait d’arme à mettre à son actif. Pis, il y a une succession de revers pour le Mali depuis la nomination de Mme Diarra Raky Talla en qualité de ministre du Travail, de la Fonction publique, chargé des Relations avec les institutions. Retour sur les échecs d’un ministre malien pas comme les autres.
A l’écouter, on dirait que la fonction publique est le seul ministère qui bouge au Mali. Mais, dès que l’on se donne le temps d’une analyse lucide de la situation, la réalité devient amère. Bombardée ministre pour contenter le parti UM-RDA, avatar du parti de l’indépendance nationale, membre actif de la Convention des partis politiques de la majorité (CMP), Mme Diarra Raky Talla a toutes les peines du monde à apporter ne serait-ce qu’une dose infinitésimale de changement positif dans le département stratégique de la Fonction publique.
Alors que le Mali tout entier fondait un réel espoir sur elle pour gérer ce département de souveraineté au mieux des intérêts communs, la déception est totale au bout du compte. Les acquis avant son avènement ne sont même plus sûrs.
Il y a deux ans, le gouvernement, sous le Premier ministre Moussa Mara, avait instauré la présence physique des fonctionnaires pour leur paiement. Cette action, bien faite, visait à mettre à nu les fonctionnaires fictifs, qui causent une perte de 30 milliards de F CFA à l’Etat. La montagne a accouché d’une souris. Rien de bon n’est sorti de cette enquête, si ce n’est la déception.
Le département a publié une liste fictive de fonctionnaires fictifs. Le résultat est catastrophique, car certaines personnes, malgré leur présence physique au contrôle, ont été déclarées fictives. Bref, ce travail a été bâclé sous la dictée de Mme Diarra. Mme le ministre n’est pas attristé par la perte sèche, pour le contribuable, des millions de F CFA injectés dans cette opération qu’on peut qualifier d’ »éléphant blanc ». Elle marche sur les bénéfices réels que le Mali pouvait en tirer.
Un autre point saillant de l’ère de Raky Talla : en février 2016, pour la première fois dans l‘histoire de la fonction publique depuis l’indépendance, le comité syndical des services du travail est allé en grève.
Incompétences
En cause, les blocages dans la mise en application de l’engagement (toujours renouvelé) des différents gouvernements du Mali à l’Organisation internationale du travail (OIT), en vertu de la Convention n°81, à « fixer, par décret, les primes et indemnités aux inspecteurs, contrôleurs du travail ainsi qu’à leurs assistants suffisamment élevées pour leur garantir les conditions de service et la stabilité dans leur emploi ».
Comme si cela ne suffisait pas, la formation des nouveaux fonctionnaires sous Racky Talla est caractérisée par la lenteur et la mauvaise foi. De l’avis de nouvelles recrues dans la fonction publique, Mme le ministre est accusé par certains de ses proches collaborateurs d’avoir négligé la formation de certains cadres pour des raisons d’appartenance politique.
Parlant de politique, son choix est loin de faire l’unanimité au sein du parti dans lequel elle milite. Et ce n’est pas ce cadre du parti de l’UM-RDA qui dira le contraire. « Mme nous a été imposés, nous n’avions d’autre choix que d’entériner cette imposition. Sinon, elle est loin aujourd’hui du cadre idéal pour représenter le parti au gouvernement ».
Avec ces successions d’échec dans l’action gouvernementale pour ce qui concerne le ministère du Travail, de la Fonction publique, chargé des Relations avec les institutions, l’on se demande si cette dame est de bonne foi pour sortir le Mali de l’ornière.
D’aucuns estiment qu’elle affiche de plus en plus son appartenance réelle à un autre pays. Est-ce la raison pour laquelle les actions du MTFPRI sont vouées à l’échec d’avance ? On ne saura le dire, mais une seule chose demeure, Mme est toujours prompte à porter assistance à ses vrais compatriotes et quasiment indifférente aux problèmes maliens.
Nous y reviendrons !
Abdourahmane Doucouré LA SIRENE| lecombat.fr