Depuis hier lundi 10 juin, des dizaines de combattants de la Coordination des Mouvements de l’Entente (CME) – mouvements réclamant l’inclusivité – ont commencé à rallier Bamako grâce à la MINUSMA. Ils seront par la suite acheminés vers les différents centres de formation à Ségou et Koulikoro. Ces combattants sont surtout des éléments des MOC de Gao et Tombouctou. Ces différentes vagues devront se poursuivre dans les jours à venir.
Pour le moment, seule la CME a demandé à ses combattants d’adhérer à ce processus nécessaire pour leur intégration dans les rangs des FAMAs dans le cadre de la mise sur pied de la future armée reconstituée conformément à l’Accord issu du processus d’Alger. Les autres regroupements de mouvements impliqués dans le processus de paix tels que la CMA et la Plateforme tardent à appeler leurs combattants à suivre cette démarche.
Signalons que le transport des combattants du MOC à la CMA est assuré par la MINUSMA. Ensuite çà sera au tour de l’Etat de les acheminer au niveau de leurs différents centres de formation. Pour les autres regroupements de mouvements leur ralliement à ce processus est conditionné par le règlement de la situation des combattants du MOC déclarés inaptes. Ces derniers sont environ au nombre de 590 combattants tous mouvements. Pourtant, il était prévu que ce processus concerne 1804 combattants des MOC de Kidal, Tombouctou et Gao. Mais seuls 1250 combattants pourraient être enrôlés dans les rangs des FAMAs en vue de la formation de la future armée reconstituée.
Pour les mouvements, le règlement du cas des combattants déclarés inaptes est une condition sine qua none pour qu’ils rejoignent le processus en cours. Selon eux, ce sont les critères de recrutement classiques dans l’armée qui ont été appliqués pour le cas des combattants alors qu’il s’agit d’une décision politique. Ils ont indiqué que si l’on ne prend en compte que les critères de recrutement classique, leurs combattants seront d’office éliminés. Ce, dans la mesure où certains n’étaient que dans la rébellion durant toute cette période et n’ont subi aucune visite médicale ou même passé un bilan de santé. Aussi, ils fustigent les offres qu’ils qualifient de « dérisoires » de l’insertion socioéconomique. Alors que certains parmi ces ex-combattants déclarés inaptes commandaient des hommes et ont adhéré au processus DDR avec armes et bagages. Aujourd’hui, ils craignent que ces ex-combattants recalés compte tenu de leur expérience, de leurs connaissances des acteurs et du terrain ne retournent dans la rébellion ou ne soient recrutés par les extrémistes qui ont des offres difficiles à rejeter et qui n’ont d’autres ambitions que de faire échouer le processus.
Même si elle se dit disposée à adhérer au processus en cours, la CME a invité l’Etat à prendre les dispositions nécessaires pour qu’au plus tard ce mardi 11 juin afin de réexaminer les rapports médicaux des ex-combattants déclarés inaptes. Cela, en vue de prendre en charge les observations et suggestions des mouvements en ce qui concerne les résultats médicaux. Un engagement qui sera aussi accompagné d’une clarification de la différence entre une intégration suite à un accord politique pour la Paix et un recrutement normal. Il faut préciser que la CME a toujours montré une réelle volonté lorsqu’il s’est agit d’appliquer l’accord pour gagner la bataille de la paix. Cela, depuis la signature de l’accord le 15 mai 2015. Ce jour-là certains de ces mouvements contre l’avis de la CMA ont décidé de venir à Bamako pour signer l’accord. Lorsqu’il s’est aussi agi d’intégrer les combattants anciennement membre des FAMAs dans leurs unités de base, ils étaient aussi les premiers à adhérer à cette démarche. Sans compter d’autres initiatives de ce genre. Mais à ce jour, ils ont encore de la peine à être pleinement considérés.
Source Kibaru