Au cours d’un meeting populaire tenu ce 29 février au palais de la culture de Bamako, l’Imam Mahmoud Dicko a demandé aux enseignants de mettre fin à la grève en cours depuis plusieurs mois. Il promet le soutien du peuple pour la prise en compte de leurs revendications, mais aussi l’imam demande aux autorités de résoudre la crise.
Dignitaire religieux influent dans le pays, l’Imam Mahmoud Dicko, ancien président du Haut Conseil islamique du Mali et parrain de la Coordination de sympathisants, la CMAS, est intervenu ce samedi 29 février à Bamako lors d’un meeting sur la situation de l’école malienne, paralysée par une grève des enseignants, mais aussi le dialogue avec les jihadistes et la gouvernance du Mali.
Comme tous les Maliens, la situation de l’école malienne inquiète Mahmoud Dicko. Pourtant l’imam dit comprendre la préoccupation des enseignants en grève depuis plusieurs semaines. Il a exhorté les enseignants à la reprise des cours, mais aussi a-t-il demandé au gouvernement de trouver une solution aux revendications des enseignants. Au cas contraire, l’homme de Dieu populaire serait poussé à appeler vendredi prochain, à une grande manifestation. « Vendredi, a déclaré Mahmoud Dicko, c’est tout simplement une mobilisation citoyenne. Si vraiment on ne se met pas ensemble pour trouver notre solution, on n’aura pas de solution. »
Pour pallier le problème de ressource financière, l’Imam « propose qu’on supprime les institutions qui ne servent à rien. Il y en a plusieurs qui n’ont aucun effet, qui n’a rien apporté pour l’amélioration de la gouvernance. NON ».
Il mentionne le Conseil économique, social et culturel, le Haut conseil des collectivités territoriales, le Médiateur de la république, le Bureau du vérificateur général et la Haute cour de justice. « Il faut les supprimer! », suggère-t-il en proposant en outre de diviser le budget de l’Assemblée nationale et de la Présidence.
Mahmoud Dicko conseille au gouvernement de reprendre les budgets alloués à ces institutions pour les repartir à la défense, à la santé et à l’éducation.
Au sujet du dialogue avec les djihadistes, l’homme qui avait entrepris les bons offices pense que c’est le voeu des Maliens aujourd’hui. Il a par ailleurs demandé aux djihadistes d’observer une trêve sur le terrain.
« J’ai lancé un appel parce que le pays tout entier aujourd’hui est d’accord pour qu’on parle avec eux, explique Mahmoud Dicko. Il faut que de leur côté, ils acceptent qu’il y ait une trêve et montrent un signe de bonne volonté. »
Komi