Le parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (SADI), a tenu jeudi à son siège à Djelibougou, une conférence de presse pour partager avec l’opinion publique nationale et internationale sa vision sur la situation actuelle du pays. Animée par son président Dr Oumar Mariko, cette conférence de presse de la SADI a été l’occasion pour lui d’émettre des réserves sur le projet de création d’un organe unique de gestion des élections et d’autres sujets.
Au cours de cette rencontre avec la presse, le président de la SADI a abordé de nombreux sujets touchant la gestion de la transition: l’insécurité, la prolongation de la transition, les assisses nationales de la refondation prévues le mois de décembre prochain et la création d’un organe unique des élections.
Comme à son habitude, Dr Oumar Mariko, lors de cette sortie n’est pas venu pour caresser au sens du poil le régime en place. C’est le cas sur le sujet de la création d’un organe unique de gestion des élections. A ce propos, le Dr Mariko estime que ce projet est en réalité un autre coup contre l’Etat pour la simple raison qu’il va retirer à notre pays sa souveraineté sur l’organisation des élections. Pour la simple raison selon lui, que cela va reléguer au second plan l’administration publique au profit d’une structure supra étatique. Selon lui, les Maliens doivent comprendre en cela, la programmation de la mise en place d’une usine de fabrication de présidents, de députés par le système qui a fait le malheur et la misère de notre peuple depuis des années.
A ses dires, la création d’une nouvelle structure pour les élections, n’est pas une condition pour mettre fin à la fraude électorale et la corruption politique. « Ce n’est pas en changeant son nom que le voleur devient policier » a – t – il ironiquement affirmé. D’après lui, en matière des élections, les lacunes et les limites sont connues. Pour cela, dira le président de la SADI, il s’agit uniquement d’élaborer un fichier électoral fiable avec tous les Maliens qui ont atteint l’âge de voter. De munir tous ceux qui sont sur la liste électorale des documents administratifs qu’il faut pour voter. Avant d’ajouter qu’en plus de sa mission de supervision, la CENI doit être aussi une structure de contrôle, la justice doit cesser d’être un simple arbitre, elle doit être responsabilisée quant au respect strict de la réglementation en vigueur en matière d’élection.
« L’organe unique montre à suffisance que les autorités actuelles veulent avoir le contrôle du processus électoral. Comment comprendre qu’un régime neutre ne peut s’accommoder avec l’administration qui demeurera quand la transition prendra fin » a-t-il fait savoir. Avant de préciser que le peuple a compris le ménage, qu’il s’agit ni plus, ni moins pour les autorités de la transition de choisir leur homme, plutôt que de respecter la volonté du peuple.
Par Fatoumata Coulibaly LE SURSAUT