L’ancien président de l’Assemblée permanente des chambres d’agricultures du Mali (APCAM), Bakary Togola, sera à la barre le lundi prochain (22 novembre 2021) dans le cadre de l’affaire dite «des ristournes des cotonculteurs». L’homme et ses partisans n’ont jamais cessé de clamer son innocence. Et pourtant il risque gros !
L’affaire dite des ristournes des producteurs de coton au Mali va sans doute faire un grand pas vers son épilogue avec le procès annoncé de l’ancien président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), Bakary Togola. En effet, ce brave agriculteur-pilote est attendu à la barre de la Cour d’assises de Bamako le lundi 22 novembre 2021. Il lui est expressément reproché le détournement des fonds destinés aux producteurs de coton au Mali.
C’est ainsi qu’il avait été écroué le 13 février 2019 pour détournement de biens publics, faux et usage de faux au préjudice de la Confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton (C-SCPC). Et cela suite à un «appel à témoin» lancé par le procureur du tribunal de la commune III du district de Bamako qui lui reproche 9, 400 milliards FCFA. Après avoir payé 3,5 milliards de CFA, il avait recouvré la liberté provisoire le 7 avril 2021.
Et pourtant, il n’a pas cessé de clamer son innocence. Est-il coupable ? Il revient à la justice de prouver sa culpabilité ou de le blanchir. Mais, pour l’analyste politique, Bakary Togola est une victime expiatoire. Il n’a pas le profil du délinquant financier issu de la moule de notre démocratie fantomatique. C’est un homme qui a forgé son destin à la force de ses bras et de son ambition d’être une référence pour la paysannerie malienne. Bakary Togola est avant tout un agriculteur modèle, l’un des pionniers de la modernisation de l’agriculture au Mali. Un citoyen qui a toujours cru aux vertus du travail comme le secret de la réussite, l’alchimie de la fortune.
Et cela avant d’être poussé dans l’arène politique pour son aura, sa popularité. Le Mouvement citoyen et le RPM en ont fait leur «marionnette» en l’exploitant autant que possible à des fins politiciennes. Pour mieux profiter de sa popularité et de sa générosité, on lui a confié des responsabilités tout en sachant qu’il n’était pas prêt à les assumer. Ils l’ont propulsé sur un piédestal avant que le défunt régime ne décide d’en faire l’un des agneaux sacrificiels de sa démagogique lutte contre la corruption et la délinquance financière.
Bakary Togola, c’est le coupable idéal ! Il n’a certainement pas puisé dans la caisse, mais d’autres ont profité de son illettrisme et de sa naïveté pour abuser de sa confiance en le compromettant sans qu’il ne s’en rende compte. Il est surtout moralement coupable parce que les faits se sont déroulés sous sa présidence. Et, malheureusement, il risque de trinquer à la place de toutes ses sangsues, de tous ces vautours politiques qui ont fait fortune dans son dos.
Aujourd’hui, que risque l’enfant de Koumantou ? Plus que toutes les peines de prison, c’est son honneur et sa dignité qui sont certainement en jeu. Et cela importe plus que tout pour l’enfant du terroir qui s’est bâti un empire financier en s’investissant dans la terre, dans l’agriculture. Aujourd’hui, il doit certainement maudire ce jour où les aventuriers et les opportunistes ont réussi à l’attirer dans l’arène politique avant de lui tourner le dos aujourd’hui !
Naby LE MATIN