Depuis son QG, sis à Niamakoro, en Commune VI du District de Bamako, le 14 août dernier, le Président du parti Alliance Démocratique du Peuple Malien (ADEPM), Boubacar Sidiki Fomba, en compagnie des membres du Comité Exécutif central, a décidé le retrait de sa formation du navire Convention de la Majorité Présidentielle (CMP). Son parti politique appartenait à cette mouvance depuis le lendemain de l’élection du Président IBK à la magistrature suprême en 2013.
Après avoir officiellement opté pour le soutien du Président de la République et de ses alliés au navire de la Convention de la Majorité Présidentielle (CMP), le parti Alliance Démocratique du Peuple Malien (ADEPM) vient de changer de camp en jugeant nécessaire de se retirer la liste des partis membres de la majorité présidentielle.
La décision a été rendue publique à la faveur d’une conférence de presse déroulée au siège du parti le 14 août dernier dans son Q.G à Niamakoro, en Commune VI du district de Bamako. Dans un communiqué justifiant explicitement les motifs de l’appartenance à leur parti à la Convention des partis politiques de la majorité présidentielle. C’était pour mieux gérer les difficultés de tous ordres auxquelles le pays est confronté et particulièrement la crise du nord. Conscient de la capacité politique de la CMP comme socle du pouvoir en place, de l’engagement et de l’urgence contre tous les risques et de dérives, le parti faisait allégeance à la CMP. Mais, à cause du manque de cadre d’échange entre les formations politiques de la CMP et le Président de la République, l’ADEPM s’est montrée frustrée. Autre aspect frustrant ayant conduit à ce retrait est le manque de soutien du Président IBK à la CMP. En fait, le leader de l’ADEPM a déploré ouvertement de l’absence de consultation de la CMP par l’Exécutif pour la prise de certains décisions comme le choix d’un Premier Ministre auquel IBK se livre sans consulter personne de la CMP. A cela s’ajoute la gestion patrimoniale croissante des affaires et biens de l’Etat entrainant l’approvisionnement dramatique du Peuple malien et créant ainsi une paralysie entre les hommes politiques et les opérateurs économiques de la place. L’inactivisme de l’Exécutif face à l’ingérence de la France et ses corollaires et l’alignement des medias internationaux surtout français sur les positions des séparatistes demeure inacceptable pour le parti ADEPM. Aussi, à la source de ce retrait, le parti dénonce la persistance des actes de détérioration du climat politico-sécuritaire, l’absence de l’autorité de l’Etat dans l’application et la mise en œuvre de l’Accord de paix, la perte de vies humaines surtout du côté des FAMAS à cause d’une mauvaise politique dans la gestion de la crise du nord.
Selon le conférencier, c’est fort de tous ces constats que l’ADEPM, après une large consultation de toutes ses structures de base, a décidé de se retirer de la CMP.
Un point de vue commun avec l’ADP-Maliba
Il y a quelques semaines, cet autre parti appartenant encore à la CMP, après une suspension préalable des activités, a décidé de rompre sa collaboration avec le Chef de l’Etat et ses alliés dans le cadre de la CMP. Pourtant cette formation politique faisait partie des principaux alliées du Président IBK lors de la conquête de la magistrature suprême en 2013. Mais, la différence est que l’ADEPM trouve que le Président IBK tient compte de la volonté des groupes armés au détriment du Peuple malien. Par conséquent, le parti ADEPM n’appartient désormais ni à la CMP ni à l’opposition mais plutôt à une force de proposition concrète dans le cadre du processus de sortie de crise escomptée.
Mohamed BELLEM : LE COMBAT