Annoncé dès la nomination de Baba Akhib Haïdara, l’actuel Médiateur de la République, au poste de Président de sa commission préparatoire, pour se tenir avant la fin de l’année qui vient de s’achever, la conférence d’entente nationale est de nouveau projetée au mois de mars 2017. Cette nouvelle annonce a été faite le samedi dernier par le Chef de l’Etat en personne, à l’occasion de son message de nouvel an adressé à la nation malienne.
«Un jalon important dans la réhabilitation de la cohésion sociale et du vivre ensemble au Mali sera posé avec la tenue au mois de mars 2017 de la conférence d’entente nationale», a affirmé le Président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta dans ce message. Le Chef de l’Etat qui avait, visiblement, longtemps accordé peu de crédit à cette conférence, ce, de par sa réticence à opter pour sa tenue effective, vientt ainsi de réaliser qu’aucun sacrifice ne serait trop énorme dans la recherche d’une paix définitive et durable. Le chemin menant vers cette paix étant parsemé de plusieurs embûches, vu que l’accord signé en mai puis juin 2015 titube encore dans sa mise en œuvre normale, Bamako entend ainsi ne rien négliger dans les initiatives susceptibles d’apporter un plus. Ainsi, pour être à l’abri des critiques de l’opposition qui croit dur comme fer que cette rencontre sera déterminante pour le retour définitif de la paix dans notre pays, le Président IBK s’est enfin résolu à accorder droit de cité à cette conférence au mois de mars prochain.
Mais, comme pour voiler son abdication face à la pression de l’opposition qui ne cesse de réclamer sous tous les cieux l’organisation de ces assises nationales, le Président de la République a justifié son actuelle position par son souci de respect strict de l’accord d’Alger. «Ainsi que cela est spécifié dans l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, cette conférence doit permettre un débat approfondi entre les composantes de la Nation malienne sur les causes profondes du conflit dans le nord du Mali», a-t-il expliqué. Il s’agit là d’une justification qui doit résonner fort heureusement chez Tiébilé Dramé et ses camarades de l’opposition comme une fuite en avant ou un aveu d’impuissance. Mais la bonne volonté notoire dans cette annonce faite par le Chef de l’Etat est à saluer dans tous les cas. Ce, dans la mesure où elle y va dans l’intérêt de toute la nation malienne qui aura désormais les yeux rivés sur le mois de mars en vue d’une éventualité escomptée dans les perspectives de retour de la paix dans notre pays.
Katito WADADA : LE COMBAT