Lors de la visite d’Etat de l’ex-Premier Ministre, Moussa Mara, dans l’Adrar des Ifoghas, des incidents douloureux s’étaient produits et soldés par une humiliante et effroyable débâcle de l’Armée malienne. Evénements dont furent directement responsables, des imposteurs apatrides affiliés à un mouvement de bandits armés (MNLA) et dont l’Elysée avait indiscutablement appuyé afin de réussir à chasser totalement les soldats maliens de la région de Kidal. Un triste épilogue que la France, elle-même, attendait depuis longtemps.
Si, en effet, les détracteurs du jeune Maire de la Commune IV (notamment l’Opposition et des figures de la mouvance présidentielle), l’accusent « d’avoir affreusement donné la mort à plus d’une centaine de citoyens maliens, tant civils que militaires » lors desdits événements, que pourraient-ils donc dire honnêtement de celui qui l’avait mandaté, c’est-à-dire, le Président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Kéita ? Par ailleurs, la ville de Kidal ne ferait-elle plus partie du territoire national ou devrait-elle être abandonnée entre les mains souillées d’une horde d’ignorants calfeutrés ? En terre malienne, les objectifs géostratégiques de la France dont l’abominable nature n’est plus un secret pour personne, seraient-ils pleinement soutenus par ceux qui se sont vigoureusement opposés à la visite de Moussa Mara en Kidal ? Si, en outre, une bonne majorité de maliens ainsi que des amis du Mali, avaient sainement apprécié la décision du Premier Ministre de se rendre dans l’Adrar des Ifoghas, malgré les périls qui s’y trouvaient, c’est essentiellement parce que ceux-ci, aspirant profondément à un Mali réunifié, y voyaient déjà une bonne dose d’espoir aussi bien que pour les compatriotes qui y vivaient dans les peines des plus difficilement imaginables. Ce qui, sans nul doute, conférait à ladite décision, toute sa légitimité. Mara s’y est donc rendu avec toute la conviction qui caractérise l’homme. Et la suite fut connue de tous. Ce fut l’hécatombe dans toutes ses proportions, conduisant ainsi à un renversement systématique des rapports de force en faveur des forces ennemies, et cela, avec toute la complicité organisée et programmée des forces françaises au mépris des troupes loyalistes. L’Opposition malienne qui ne cessait pourtant de taxer le Gouvernement d’alors, d’inefficacité, de laxisme ou même amateurisme, en n’entreprenant rien de « concret » pour sortir les habitants de Kidal du bourbier, s’est instantanément empressée de récupérer politiquement l’innommable tragédie infligée à toute une nation, en tentant de coller au régime IBK, principalement, le Chef du Gouvernement, Moussa Mara, les pires étiquettes que l’on ne pourrait s’imaginer.
Jeu trouble d’IBK
Quelques jours après les événements meurtriers ayant conduit à la déroute de l’Armée à Kidal et dont la visite de Moussa Mara fut l’élément déclencheur, le Président Ibrahim Boubacar Kéita, lui-même, lors de son adresse à la nation, avait officiellement reconnu avoir mandaté Moussa Mara qui, selon lui, ne s’y était point rendu de son propre chef. En revanche, nous sommes fondés de nous interroger pour savoir pourquoi et comment les rapports d’enquêtes récemment conclues par l’Assemblée nationale sont parvenus à mettre en accusation, des officiels de l’Etat, notamment, Moussa Mara sans toutefois mentionner le principal ordonnateur de la mission, c’est-à-dire, IBK. Quel autre type de combine politique IBK est-il en train d’orchestrer en se servant du Parlement et la Justice ? Moussa Mara serait-il finalement devenu un « furoncle » à très vite éliminer ? Des propos ambigus, voire contradictoires du Président de la République, lorsqu’il disait: « aucune fanfaronnade politicienne ne me poussera à me rendre à Kidal », n’étaient-ils pas, en vérité, un moyen implicite de se désolidariser de la mission gouvernementale qu’exécuta Moussa Mara ? Le « Kankéléntigui » (Homme de parole) avait-il donc trahi sa propre parole pour des raisons inavouées ? D’un autre côté, la récente intervention médiatique de Moussa Mara faisant entendre sa volonté d’entrer en compétition contre IBK lors des présidentielles de 2018, ne serait-elle pas également à l’origine d’une disgracieuse méfiance ?
Néanmoins, tout porte à croire qu’interpeller Moussa Mara devant une quelconque juridiction sur les événements de Kidal sans pour autant interroger IBK, ne serait autre qu’une méthode visant à l’enfoncer, nuire à sa carrière politique quand on sait que l’ex-Premier Ministre n’avait jusque-là jamais bénéficié de la sympathie sincère des partisans d’IBK. Mais une chose reste bien certaine : livrer Mara, n’équivaudrait qu’à donner raison à toutes les politiques de déstabilisation de l’ex-colonisatrice (la France) aussi bien qu’à la mauvaise foi sans nom, de l’Opposition malienne.
D.K LA SIRENE |||| lecombat.fr