Le Maire de la Commune rurale de Ouélessebougou, notre confrère Yaya Samaké, est face à une violente tempête. Loin de n’importe quelle, il s’agit de celle soulevée par les populations de ladite localité à leur tête treize Chefs de villages et neuf Conseillers de la Mairie de ladite commune qui ont adressé, le week-end dernier, une lettre de révocation au Ministre de l’Administration Territoriale, Boubacar Bah.
L’affaire du morcellement de 50 hectares de terre (dont 865 familles) semble à l’origine de cette tempête contre le Maire de la Commune rurale de Ouélessebougou, Yaya Sangaré. Les victimes de spéculation foncière issues de 13 villages de la Commune rurale d’Ouélessebougou ne désarmeraient pas. Réunies en un collectif, elles viennent de saisir le Chef du Département en charge de l’Administration territoriale, le Ministre Boubacar Bah Bill, demandant la révocation immédiate du Maire Yaya Samaké qui, selon elles, après avoir procédé unilatéralement au morcellement de 50 hectares s’aventure dans d’autres pratiques du genre. Selon le 1er Adjoint au Maire, Bakary Samaké, le Maire Yaya Samaké n’aurait jamais tenu une réunion du Conseil communal autour d’un quelconque projet de lotissement de leur zone. «Nous occupons un poste électif et nos électeurs sont bien connus : ce sont les Habitants des 44 villages de Ouélessebougou. Nous, nous accompagnons les pauvres qui ont été dépossédés de leurs terres par le Maire Yaya Samaké. En un moment, les Autorités l’avaient dit d’abandonner les pratiques qu’il faisait et lui-même avait reconnu sa mauvaise conduite. Mais, nous le voyons aujourd’hui dans une autre pratique du genre. Nous, les neuf Conseillers de la Mairie se démarquons de cela. Nous, nous sommes derrière les treize villages victimes de ce phénomène de spoliation. Nous soutenons, comme le souhaitent les Chefs des treize villages, la révocation de ce Maire», s’est emporté le 1erAdjoint Bakary Samaké lors d’une réunion, tenue le week-end dernier, à Famala, un des villages victimes de la Commune rurale de Ouélessebougou.
Porteur de la lettre de révocation, l’Honorable Bourama Tidiane Traoré, joint par notre Rédaction pour des fins confirmatives, a déploré, lui aussi, de son côté, le fait que le Maire Yaya Samaké se serait vite érigé en Monarque contre ses propres électeurs avant d’inviter les Autorités à prendre leurs responsabilités en mettant fin à cette anarchie contre les paysans de Ouélessebougou qui sont dans leurs droits. «Le Maire a procédé au morcellement de 50 hectares soit environ 865 familles, sans consultation auprès des Autorités traditionnelles ni auprès de ses Conseillers. Les Chefs des treize villages avaient auparavant écrit au Ministre, et Dieu merci, ce dernier avait aussi diligenté une enquête sur le terrain à travers la Préfecture de Kati», nous a rappelé l’Honorable Traoré avant d’enchainer que c’est la procédure qui a donné raison aux treize Chefs de villages sur le Maire. «Le lotissement a été ainsi annulé. Cela fait partie de ma mission régalienne en tant que Député de secourir toujours les populations chaque fois qu’il en est besoin. La loi n’est pas muette sur ce que le Maire a fait. À partir du moment où lui-même a reconnu son débordement autoritaire, il s’est exposé aux sanctions de la loi. Le Maire doit rembourser l’argent de tous les acheteurs ; ce qui fait environ plus de 400 millions de nos francs CFA. Chose pas facile». Et il rajoute que c’est la raison pour laquelle, les Chefs des treize villages et les neuf Conseillers l’ont remis le week-end dernier la lettre demandant la révocation du Maire à l’endroit du Ministre de l’Administration territoriale, Boubacar Bah. «Ils le demandent avec exigence pour éviter toutes autres tensions au sein de la Commune. Ce que je peux dire, étant donné que les Conseillers aussi affirment qu’ils n’ont pas été associés ni de près ni loin aux démarches du Maire, le Ministre Boubacar Bah doit écouter les populations locales en appliquant la loi sur le Maire», a souhaité le Député avant de conclure que cinq autres villages ont adressé une lettre aux Autorités compétentes aux fins de révoquer ledit Maire pour ses délinquances autoritaires.
En entendant la suite que le Ministère de l’Administration territoriale, Boubacar Bah, réservera à cette note collective, notons que les 13 villages qui composent le Collectif de frondeurs sont: Djitoumou, Dialakoro, Famala, Denfara, N’korobougou, Sikoro-djitoumou, Fanikodialan, Bagayobougou, Mana, Zélabougou, Tenkélé, M’Piébougou et M’Pana.
Affaire à suivre !
Seydou Konaté LE COMBAT