L’Alliance pour la démocratie au Mali, Parti africain pour la solidarité et la justice-Adema Pasj et ses satellites ont gouverné le Mali pendant trente (30) ans. Au vu de ce qui s’est passé et ce qui se prépare, cette hégémonie semble prendre fin.
L’Adema Pasj a enfanté l’Union pour république et la démocratie-Urd, le Rassemblement pour le Mali-RPM, le Miria (Mouvement pour l’Indépendance, la Renaissance et l’Intégration Africaine), ASMA-CFP (Alliance pour la Solidarité au Mali- Convergence des Forces Patriotiques). Ce sont eux, avec d’autres partis issus du mouvement démocratique comme le CNID (parti mère du Parena), l’UFDP… et un parti appendice le MPR… qui se sont partagés le pouvoir pendant ces trente années, de 1991 à 2020. 30 années de pouvoir qui n’ont pas fait que du bien et qui n’a plus la côte auprès des populations. Evaluant la baisse de plus en plus grandissante de leur audience auprès des populations, sentant que l’organisation des futures élections échappe subtilement à leur contrôle, l’ADEMA- PASJ et ses ramifications préparent leur retour. Il est de plus en plus question de regroupement politique de ces différents partis cités plus haut. Cela sera-t-il suffisant pour reconquérir le pouvoir ? Rien n’est moins sûr. En tout, en leur sein, il y a de véritables manœuvriers.
Mais, il y a des jeunes loups dans le microcosme politique malien qui sont entrain de marquer des points, qui assurent tranquillement leur marche vers le pouvoir suprême avec méthode et abnégation. Ce sont entre autres Moussa Mara du parti Yélèma, Housseyni Amion Guindo du parti ‘’Convergence pour le Développement au Mali-CODEM’’. Il y a ceux qui ont réalisé un bon score lors de l’élection présidentielle de 2018, Aliou Boubacar Diallo de l’ADP Maliba et Cheick Modibo Diarra du RpDM (Rassemblement pour le Développement du Mali). Mais ils sont encore timides sur le terrain de la préparation des élections. Sauf si l’envoi d’un avion spécial avec supporters et journalistes au Cameroun, pour assister à la finale du Championnat d’Afrique des Nations-CHAN qui a opposé le Mali au Maroc, ne soit un premier signal fort de Aliou Boubacar Diallo sur le terrain de la préparation ou précampagne des futures élections. La connivence clan Adema et pouvoir a atteint son point culminant ou son apogée. Elle ne peut qu’amorcer son déclin ou revêtir une nouvelle forme de domination. Cette nouvelle forme paraît peu probable compte tenu des divergences ancrées au fil des ans.
En 2022, le jeu et l’enjeu politique donne un signe d’ouverture comme il n’a jamais été. Aux électeurs aussi de se montrer suffisamment responsables et dignes de confiance. Plus que jamais, nous n’aurons une si bonne occasion de bâtir le nouveau Mali ‘’Mali Kura’’.
Drissa Tiémoko SANGARE L’ANALYSTE