Un ancien député malien qui fait l’objet de sanctions de l’ONU en raison de liens supposés avec la criminalité organisée dans le nord du Mali a été nommé mardi conseiller spécial d’un des militaires à la tête du pays, a-t-on appris mercredi.
Mohamed Ould Mataly, ancien député de Gao (nord) et membre influent d’un groupe armé pro-gouvernemental, a été nommé mardi conseiller spécial du colonel Malick Diaw, le président du Conseil national de transition (CNT), l’instance qui fait office de Parlement, selon un document officiel reçu et authentifié mercredi par l’AFP.Sous la pression internationale, les militaires qui ont renversé le 18 août 2020 le président Ibrahim Boubacar Keïta ont mis en place des organes de transition (présidence, Premier ministre et gouvernement, organe législatif) et se sont engagés à rendre sous 18 mois, soit début 2022, le pouvoir à des dirigeants civils élus. L’emprise que les militaires exercent sur cette transition ainsi que l’ampleur de la tâche a toutefois suscité des interrogations sur le respect de ce délai. Des nominations par les militaires ont également créé la polémique dont celle d’un ex-membre d’une milice accusé d’exactions et devenu par la suite chargé de mission au sein d’un ministère, ou celle d’un dirigeant d’un groupe armé épinglé par l’ONU, ayant obtenu un fauteuil au sein du CNT.M.
Ould Mataly, né en 1958, fait l’objet depuis 2019 de sanction de l’ONU, qui lui reproche son implication, via des intérêts financiers, dans des trafics, notamment de drogue. Contacté par l’AFP, il a confirmé sa nomination comme conseiller de Malick Diaw, l’un des meneurs du putsch qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, et s’est dit prêt à « servir (son) pays ». Depuis 2012 et le déclenchement de rébellions indépendantiste puis jihadiste dans le nord, le Mali est plongé dans une tourmente multiforme qui a fait des milliers de morts, civils et combattants, et des centaines de milliers de déplacés, malgré le soutien de la communauté internationale et l’intervention de forces de l’ONU, africaines et françaises. La crise s’est propagée au Burkina Faso et au Niger.
Source : AFP