De toutes les hypothèses évoquées, il faudrait juste revenir à une seule conclusion : les gars ont manqué de vigilance et la mixité du Moc est bien à l’origine de cette absence d’attention. Comment ?
L’auteur du carnage, parait-il, était bien en terrain connu. Et selon différents témoignages recueillis, il aurait mis plus de deux heures de temps à attendre à quelques mètres à l’entrée du camp avant de passer à l’acte. D’ailleurs une chaine satellitaire russe a passé un bon moment en montrant les images. Si cette version des faits est avérée, les hommes ont sans doute manqué d’attention sur ce véhicule suspect. Première explication.
Deuxièmement, disions-nous, si les éléments du Moc n’ont pas prêté attention à ce « véhicule suspect » garé devant eux pendant deux coups d’horloge, c’est parce que les gars ne se connaissent pas bien entre eux. 200 éléments pour les FAMa, 200 pour la Plateforme et 130 pour la CMA, il est très difficile pour ces 530 hommes de s’identifier les uns et les autres puisqu’ils viennent juste de se regrouper.
S’ils s’étaient familiers, l’un eux allait avoir le réflexe de remarquer le véhicule suspect malgré qu’il soit peint aux couleurs du Moc, comme le rapportent d’autres témoins.
Et aussi…
Comment un véhicule bourré d’explosifs a pu accéder au camp du Moc. La réponse est claire : à Gao, comme dans la plupart des régions du Nord, l’autorité de l’Etat malien reste encore un mirage depuis les événements de 2012 : « A Gao, il n’y a aucun contrôle, même avec un véhicule non dédouané on peut entrer et sortir sans ennui », remporte un habitant de la Cité des Askia.
Au regard de ces constat, il est évident qu’il y a négligence dans le système sécuritaire mis en place à Gao.
Djibril Samaké LA SIRENE | lecombat.fr