Considérée à la fois comme l’un des indicateurs de performance scolaire, un défi majeur dans l’accroissement du taux de scolarisation et le maintien des apprenants à l’école, les cantines scolaires au Mali sont confrontées à de véritables difficultés de fonctionnements. Certains responsables scolaires détournent les aliments destinés aux enfants.
L’alimentation d’un enfant doit lui apporter des nutriments de bonnes qualités pour répondre à ses besoins de croissance. Elle doit être équilibrée et variée. Le temps du repas est l’occasion pour les élèves de se détendre et de communier. C’est également, un moment privilégié de découverte et de plaisir.
Pour les enfants en âge de scolarité, l’alimentation est essentielle pour leur croissance physique mais aussi pour leur développement psychomoteur et augmente leurs capacités d’apprentissage.
« De notre point de vue, les cantines scolaires constituent un domaine mal encadré. Le constat reste inquiétant parce que nous ne pouvons pas attester de la qualité des mets proposés à nos élèves», a déclaré un responsable de l’Association des consommateurs du Mali.
Pourtant, les Orientations Stratégiques de Développement (OSD) du Mali et le Plan Décennal de Développement du Secteur de l’Education (PDDSE) intègrent l’amélioration des infrastructures éducatives, la qualité de l’éducation et le développement de l’alimentation scolaire à travers les cantines comme défis majeurs à relever pour atteindre l’éducation universelle.
Il a été démontré que les cantines scolaires constituent un des moyens pour attirer et maintenir les enfants à l’école. Ce qui contribue à l’atteinte des objectifs de l’Education Pour Tous (EPT). C’est pourquoi, le gouvernement a pris la décision de créer plusieurs nouvelles cantines selon une approche déconcentrée et autogérée. A cet effet, des ressources ont été mobilisées pour assurer l’alimentation scolaire dans les écoles primaires publiques des zones défavorisées.
La mise en œuvre de ce type de cantine se fait selon un dispositif qui s’appuie sur les structures décentralisées et déconcentrées et des organes statutaires de l’école. Ce dispositif prend en compte la nécessité d’avoir une approche qui renforce les acteurs à la base et s’inscrit dans la durabilité. Il s’articule autour de deux axes. Il s’agit d’un dispositif organisationnel et de suivi qui est composé de plusieurs niveaux à savoir : le niveau de l’école (il est créé un comité de gestion de trois membres : 01 représentant des parents d’élèves, 01 représentant des enseignants et 01 représentant des élèves) dont la mission est d’une part, de contrôler la qualité et la régularité des repas ; de faire le point journalier des repas servis ; d’autoriser le paiement des prestataires et d’autre part, d’élaborer le point journalier des repas servis et un rapport hebdomadaire sur la gestion des cantines. La même ossature est observée aux autres niveaux à savoir communale… Les écoles bénéficiaires sont ciblées selon les critères de sélection bien définis. Dans certaines écoles bénéficiaires, seuls les enfants des familles démunies sont concernés.
Quant au fonctionnement des cantines scolaires, un lecteur du journal ‘’Le Confident’’ nous a confié ceci : « il est déplorable de voir que ce sont les mêmes mets qu’on propose chaque jour. J’aurais souhaité que ces mets soient variés des fois ». Puis, il poursuit « l’autre chose, qui retient également mon attention, est que le repas est très souvent servi en retard». Il a l’espoir que cette préoccupation liée à la gestion et au fonctionnement des cantines scolaires, trouve rapidement une solution.
Pour finir, il a laissé entendre que certains responsables en charge de la gestion des cantines scolaires détournent le riz et d’autres aliments destinés aux enfants.
D’un point de vue général, les cantines scolaires, au Mali, remplissent leur mission d’équité, de rétention et d’amélioration des résultats scolaires. Elles contribuent aussi au renforcement des capacités de gestion des différents acteurs à la base, en particulier les femmes. Grâce à ces cantines scolaires, il a été noté une amélioration des indicateurs de performance dans les écoles assistées et une augmentation du taux d’inscription (le nombre d’enfants inscrits par école en moyenne a augmenté de 70%).
« Quand on donne des repas aux gens, il faut viser un objectif. Quand on mange, il faut manger équilibré, il faut manger sain. Ces enfants qui sont en âge de croissance, doivent manger équilibré. Pour satisfaire l’état nutritionnel des enfants, il y a un tout. Il faut savoir quelle quantité l’enfant doit manger compte tenu de son âge et de son poids. Même si c’est ce seul repas de midi, il faudrait qu’il mange équilibré », a souhaité un élu de la commune III du district de Bamako. Pour lui, Il faudrait que le service d’hygiène reprenne du poil de la bête et surprenne de temps en temps les bonnes dames pour vérifier la qualité des intrants utilisés.
Reconnaissons que sans les cantines scolaires, beaucoup d’’élèves n’auraient pas la chance de continuer les études. D’où la nécessité de les maintenir tout en évitant les vols et détournements.
KANTAO Drissa LE CONFIDENT