« Ensemble marchons vers le progrès », c’est ce que l’on peut lire sur ce tableau géant à l’effigie du candidat Ibrahim Boubacar Kéita non loin du stade Omnisports. Ironie, à quelque 30 mètres de ce tableau sur lequel le président sortant et candidat IBK promet un départ « vers le progrès », jonce depuis des mois un tas d’ordures. A l’origine de ce stock d’ordures au dépôt de transit du quartier Médine en Commune II, un système de gouvernance qui a échoué face à la situation et dont le président IBK, candidat à sa propre succession, est le premier responsable. Comment ?
C’est la société marocaine d’assainissement « Ozone Mali » qui est responsable de l’évacuation de ces ordures hors de la ville de Bamako vers des destinations finales. Mais cette société ne contrôle plus la situation pour cause des difficultés financières. Ozone réclame à l’Etat malien 15 milliards F CFA d’impayés, une dette sur laquelle les gouvernants du Mali ont fait l’effort de payer 1 milliard F CFA. Ce léger décaissement qui a lieu en mi-mai n’a pas réussi à éponger la situation chaotique entrainée par la grève de la société « Ozone Mali ».
Oui, à la suite de sérieuses difficultés financières par elle rencontrées la société « Ozone Mali » a observé une grève du 27 mars 2017 au 16 mai 2018, soit près de trois mois d’arrêt de travail ayant occasionné un entassement d’ordures à travers Bamako : « La somme de 1 milliard par l’Etat n’a rien servi, on n’a pas même pu payer avec tous les arriérés des travailleurs », nous confie un agent d’Ozone Mali.
Vers quel progrès donc ?
C’est aussi la question que se posent les riverains de ce dépôt d’ordures au quartier Médine en Commune II du district de Bamako.
Des riverains qui vivent entre indignation et mépris des usagers de la route des fois remontés quand les ordures débordent le site pour bloquer la circulation. Là-bas tout le monde se plaint. Et, au niveau de ce site d’ordures, s’il était possible pour tous de donner son avis sur cette situation, même cet homme sur le tableau promettant une marche vers le progrès n’allait pas manquer de manifester sa colère.
Djibi Samaké LA SIRENE