C’est par un communiqué datant du 1er juillet 2022 que l’Etat Major des armées françaises a annoncé la fin des opérations de la TASK Force Takuba au Mali, complétant ainsi la liste des forces européennes sommées de quitter le territoire malien. Dans un pays 3 fois plus vaste que la France et où l’effectif de l’armée est largement en déça des besoins réels, n’est-il pas prétentieux voire dangereux de penser que l’armée malienne peut, à elle seule, venir à bout du terrorisme. Le départ des forces européennes s’il a été salué par certains maliens, permet de se poser des questions comme entre autres comment boucher l’abyssal trou sécuritaire laissé par ces deux forces ? Le seul soutien Russe pourra-t-il permettre aux FAMa de venir à bout des terroristes ?
Bien malin celui qui répondra par oui à la deuxième question, car les maliens ne comptent que sur la Russie via ses instructeurs pour apporter une réponse à la problématique de l’insécurité. Pour avoir signé de coopération de partenariat militaire avec la Russie les autorités maliennes ont fait le choix de tourner le dos à l’occident. L’une des conséquences de ce choix politique a été le retrait des forces Barkhanes et la Task force’ Takuba. Les autorités de la transition, comme une écrasante majorité des maliens pensent à tort ou à raison que les deux forces n’ont pas été à la hauteur, car elles n’ont pas endigué l’hydre terroriste, d’où le sentiment anti français. Moins de deux moins après le départ- de ces forces le constat est loin d’être reluisant au point que certains commencent à se dédire. Les massacres de Diallassagou ont doné la chair de poule aux nationalistes invétérés qui ne cessent de clamer haut et fort la souveraineté du Mali, car pour les souverainistes avec notre partenariat gagnant -gagnant avec la Russie il n’y aura plus d’hécatombe pour les populations innocentes et surtout avec la montée en puissance de l’armée. Cette tuerie de masse rappelle celles d’ogossagou et de Sobanda C’est pourquoi nombreux sont les maliens à se réjouir du renouvellement du mandat de la MINUSMA. Même si ces forces onusiennes n’ont pas mandat de combattre le terrorisme, elles peuvent au moins voler au secours des populations déshéritées et en situation de danger. Quand aux forces européennes les autorités auraient dû les manager et ne pas les perdre toutes. La Task Force Takuba, lancée le 27 mars 2020, a réuni jusqu’à 10 nations contributrices Belgique, République Tchèque, Danemark, Estonie, France, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Portugal, Suède. Le Mali entretient des bonnes relations de coopération avec chacune de ces nations qui ont voulu prendre le risque pour aider le Mali à combattre le terrorisme. Les autorités de la transition ont eu tort de se débarrasser de toutes ces forces dont le départ laisserait un abyssal trou sécuritaire difficile à combler avec l’effectif dont dispose l’armée malienne.
En somme le départ des forces européennes du Mali, s’il a été applaudi par certains maliens, commence à se faire sentir sur le terrain, car en plus de l’aspect purement sécuritaire et militaire les forces européennes participaient à la formation des militaires maliens et elles venaient en aide aussi aux populations vulnérables dans les zones de conflit. Bref le trou laissé par ces forces est loin d’être comblé par les FAMa et leurs alliés Russes. Donc une normalisation des relations entre le Mali et les pays occidentaux s’avère nécessaire pour l’avenir.
Youssouf Sissoko L’ALTERNANCE