La propagande est devenue le sport favori des autorités françaises chaque fois qu’elles sentent leurs intérêts menacés dans une de leurs anciennes colonies. Il a suffi que les nouvelles d’une éventuelle arrivée du Groupe russe de sécurité Wagner tombent dans les oreilles des autorités de l’Hexagone pour qu’elles mettent en mouvement leur machine de propagande. Pour tenter de tromper encore notre intelligence sur le doute émis sur la volonté à combattre les terroristes au Mali, le président Emmanuel Macron a annoncé hier la mort du chef du groupe djihadiste État Islamique au Grand Sahara (EIGS), Adnan Abou Walid Al-Sahraoui, tué dans la nuit du mercredi 15 au jeudi 16 septembre par les forces françaises. Un geste fort visant à charmer de nouveau les autorités de Bamako qui ne croient plus en la sincérité de leur soutien dans la lutte contre le terrorisme.
Dès la survenance de la mort d’Adnan Abou Walid Al-Sahraoui, le président de la République de la France, Emmanuel Macron en personne a vite sauté sur la nouvelle. « Il s’agit d’un nouveau succès majeur dans le combat que nous menons contre les groupes terroristes au Sahel», déclara-t-il sur Twitter, en saluant également la mémoire de « tous les héros morts pour la France au Sahel dans les opérations Serval et Barkhane ».
En effet, Adnan Abou Walid al Sahraoui, chef du groupe terroriste État islamique au Grand Sahara est considéré comme étant impliqué dans la plupart des attaques dans la région des trois frontières entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso.
Cette zone constitue la cible récurrente d’attaques de deux groupes armés djihadistes : l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda. À son tour, la ministre française des Armées, Florence Parly, salue « un coup décisif contre ce groupe terroriste. Notre combat continue !». Et de féliciter les militaires et agents de renseignements qui ont contribué à cette traque. Également, Jean-Yves Le Drian ne tarit pas d’éloges sur la France et son armée: « Il faut saluer cette défaite de l’État islamique [au Grand Sahara] par la décapitation de son chef », déclare-t-il, et poursuit en glorifiant son armée; « constate que la réorganisation de Barkhane sur l’objectif principal qu’est le contre-terrorisme porte ses fruits ». Et de souligner que cette « neutralisation n’est pas la première dans cette filiale de Daech ».
Le président de la République et deux de ses ministres ont tous exhibé cette mort d’Adnan Abou Walid Al-Sahraoui comme un trophée de guerre. Le jeu en vaut la chandelle, car, comme une coïncidence, cet assassinat du chef du groupe djihadiste intervient à un moment particulier où les autorités de Bamako sont presque convaincues que la France et son armée ne font plus partie des solutions à la crise sécuritaire qui secoue le Mali depuis 2012. En début de semaine, des informations avaient même fuité sur une possible signature d’un contrat entre Bamako et un groupe privé de sécurité russe, Wagner, en vue du déploiement de 1000 mercenaires au Mali. On se rappelle aussi que la nouvelle avait choqué au dernier degré les autorités françaises. « La présence de mercenaires de la société Wagner au Mali serait incompatible avec la présence internationale et européenne », a menacé Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, mercredi 15 septembre sur France info. Et moins de 24 heures après cette annonce, la France et les forces françaises démontrent aux autorités maliennes qu’elles sont toujours capables d’arriver au bout des terroristes avec la mort d’Adnan Abou Walid Al-Sahraoui. La précipitation dans l’action prouve clairement que la France et son armée sont bien dans la propagande. En effet, comme par un coup de baguette magique, les forces armées françaises, en moins de 24 heures, arrivent à repérer subitement cet homme qu’elles recherchent depuis près de dix ans, avant de le neutraliser. Sans doute, il s’agit là d’envoyer un signal fort aux autorités de Bamako, celui visant à dire qu’il n’y a pas un sauveur plus puissant pour nous au-delà de la France et son armée ! Et il faut s’attendre dans les deux jours prochains à voir dans nos murs soit le ministre Jean Yves Le Drian, soit la ministre française des Armées, Florence Parly, pour mettre de nouveau la pression sur Koulouba en vue de l’abandon de leur projet de signature de contrat avec le Groupe russe Wagner. Et après cela, ce sera encore l’immobilisme. Tel est le comportement de la France à chaque fois qu’on la tient à la gorge ! Assimi et ses collègues sont avertis !
Youssouf Z KEÏTA LE COMBAT