Le premier acteur du changement du 18 août 2020, par ce coup de force ou par ce coup d’État militaire, le M5-RFP (Rassemblement des Forces Patriotiques) avait proposé à Bah N’Daw un certain nombre de mesures pour rectifier la Transition.
Ces mesures étaient entre autres, la lutte implacable contre la corruption, la réduction du train de vie de l’État, la transparence et la redevabilité à tous les niveaux, la mise en œuvre de véritables poursuites judiciaires contre les commanditaires, auteurs et complices des tueries et exactions contre les victimes de la crise ; l’audit du patrimoine immobilier de l’État et des Collectivités territoriales ainsi que des ressources publiques allouées à certains départements ministériels, services stratégiques et projets de développement ; l’organisation des Assises Nationales pour la Refondation devant aboutir à un large consensus national sur les grandes préoccupations de la Nation ainsi qu’à la conclusion d’un Pacte national de stabilité sociale, sécuritaire et de croissance, afin d’obtenir une trêve globale (politique, sécuritaire, syndicale, sociale et économique, etc.) et créer un climat d’apaisement, de sérénité, de confiance mutuelle ; la révision consensuelle et inclusive de la Constitution, dans le respect de son article 118 ; la relecture de l’Accord pour la paix et de réconciliation issu du processus d’Alger, conformément aux recommandations unanimes de nombreux foras, après une évaluation des six (6) années de tentatives d’application, et dans le respect des principes fondamentaux d’unité nationale, d’intégrité du territoire national, de souveraineté de l’État et de la forme républicaine et laïque de l’État ; la mise en place d’un organe unique de gestion des élections tel que réclamé unanimement par la classe politique et la société civile ; la dissolution du Gouvernement et de l’actuel Conseil National de Transition et son remplacement par un organe plus respectueux de la Loi et plus légitime ; la fin de la répression des manifestations démocratiques et pacifiques qui sont des droits constitutionnels, des arrestations abusives et extrajudiciaires, des faits du prince contre des populations démunies et en violation de la Loi comme les démolitions d’habitations. Enfin, la création des conditions sécuritaires sans lesquelles le retour de l’Administration et la fourniture des services sociaux de base seront des leurres. Après ce coup dans un coup ou appelons ça coup de force et non-coup d’État, peu importe l’appellation, l’homme fort de notre pays reste le Colonel Assimi Goïta.
Il a tapé du poing sur la table pour sonner la fin de la présidence de Bah N’Daw. Si, il (M5) a été entendu par le président Bah N’Daw, avec la dissolution du gouvernement de Transition, pourquoi pas Goïta, en offrant honorablement le poste de Premier Ministre, après tous ces efforts qu’il a faits dans le but de refonder le pays. Sa mise à l’écart depuis le début du processus de la Transition justifie en outre ces échecs. Mais, pour parer à tout ceci, il serait mieux de confier le poste de Premier ministre au M5 afin de faire en sorte qu’il contribue au processus de refondation comme il l’a toujours clamé et voulu, en tout cas verbalement. Alors, quoi de mieux que de laisser faire ces acteurs. Mais aussi ce que l’on craint c’est de ne pas engendrer trop de frustration, d’où notre inquiétude, un Premier Ministre M5 ne ferait-il pas défaut ? Surtout à un moment où la France menace de retirer ses troupes militaires en opération au Sahel.
Tout porte à croire que l’ex-junte du CNSP s’allierait au M5-Rassemblement des Forces Patriotiques. Ce qui viderait le mouvement du sens de son combat et érigerait une sorte de confusion entre eux, lui dénuant ainsi de sa crédibilité, de la preuve de précision qu’il a fait preuve depuis le début de ses manifestations. Et si ce Premier Ministre était Choguel Kokala Maïga ? Lui qu’on n’arrête pas de cibler comme étant le remplaçant de Moctar Ouane.
À suivre…
Moriba DIAWARA LE COMBAT
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