Au lendemain du report officiel du referendum constitutionnel par le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta a convié, au Palais Koulouba, les plateformes favorables à son projet. C’est pour un dernier briefing sur les motivations l’ayant amené à cet état de fait. Comme, il fallait s’y attendre, les participants ont, certes, remercié diplomatiquement le Chef de l’Etat ; mais, ce fut sur fond de grincement de dents. Car, la fin de la malice venait ainsi d’être sonnée.
Ils font partie, s’agissant des leaders des différentes plateformes, de ceux qui ne s’attendaient presque pas du tout à cette décision de dernière minute du Président de la République se rapportant à une quelconque annulation du referendum constitutionnel. Mais, malheureusement, pour eux, c’est désormais chose faite. On peut attribuer l’écrasante victoire à la puissante plateforme « An tè, A banna » pilotée par la Dame de fer de l’ADEMA-association, Mme Sy Kadiatou Sow, et aux partis politiques de l’opposition qui, à leur tour, avaient refusé, en temps opportun, de voter ladite loi à l’Assemblée Nationale.
Mais qu’à cela ne tienne ; car, en guise d’honneur, le Chef de l’Etat les a conviés à un briefing sans enjeux qu’il a organisé exclusivement à leur intention pour leur expliquer à vive voix les raisons profondes de cette l’annulation du projet de referendum constitutionnel.
A leur tour, après avoir prix acte de cette décision, les leaders ont déploré les faits et causes ayant occasionné cette décision du Président de la République de mettre fin à la loyauté d’apparence des différentes plateformes dont «Oui, An Sonna», «An tayé Malikoyé » et «Awô, A béké», toutes, des mouvements et regroupements d’opportunistes qui ne parvenaient pas à mobiliser sur le terrain en dépit de tous les gros moyens que l’Etat a mis à leur disposition. En réalité, ils ne faisaient que créer la confusion dans l’esprit des populations à travers les meetings et autres campagnes de sensibilisation qui ne signifiaient pas grand-chose. Ils étaient, s’agissant bien entendu des Responsables des différentes plateformes qui se disaient favorables au projet de révision du Président IBK, induisant le Chef de l’Etat en erreur dans le cadre de ce referendum constitutionnel. Au fond, le problème ce n’est pas lié à la teneur du projet en soi, mais, c’est plutôt au fait que le moment n’est pas bien indiqué d’abord pour pouvoir organiser un vote référendaire ; car, l’insécurité règne dans presque toutes les circonscriptions électorales des Régions du Nord et du Centre qui couvrent géographiquement les 2/3 du pays.
Ce qui démontre qu’IBK est un Homme d’Etat mais accompagné d’individus qui sont incapables de faire aboutir ses visions politiques. Des gens qui avaient érigé son projet de révision constitutionnel en un véritable fonds de commerce. Au niveau de l’Hémicycle, les Députés de la majorité présidentielle qui avaient soulevé mains et pattes pour entériner cet erroné projet de révision constitutionnelle doivent se poser consciencieusement la question de savoir comment pourront-ils regarder en face le Peuple malien et leurs collègues de l’opposition.
Mohamed BELLEM : LE COMBAT