On aura tout vu sur la scène politique malienne. Des alliances qui se font et se défont au gré des intérêts quotidiens et personnels, aux promesses en coulisses pour obtenir des ralliements, le tout couronné par la trahison qui devient d’ailleurs la règle du jeu la plus prisée en politique. Alors qu’est ce qui a pu changer pour que le protégé du Chérif de Nioro se décide à aller aux législatives ? Est-il déjà en train de lorgner la place de Soumaila, chef de file de l’Opposition ?
Après la signature en grande pompe de l’Alliance pour l’alternance et le changement au Palais de la culture Amadou Hampaté Ba, à la veille de la présidentielle, il adhéra au regroupement des 18 candidats pour boycotter le deuxième tour en signe de protestation contre la mauvaise organisation du premier tour de l’élection présidentielle. Puis, ce fut le refus de donner une consigne de vote pour ne pas cautionner la mascarade. Voici le constant parcours de combattant du candidat Aliou Diallo, arrivé 3ième à la présidentielle de 2018. Cette posture, entre les deux tours, qui consistait à ne pas cautionner la mascarade électorale, avait été saluée par beaucoup d’observateurs, même si elle avait été critiquée par les partisans de Soumaila Cissé, qui pensaient qu’à partir du moment où il y avait un accord entre les partis ou les candidats de l’Opposition pour un report de voix en faveur de celui d’entre eux qui arrivera au second tour, il y avait aucune justification à ne pas soutenir M. Cissé.
Comme un coup de massue sur la tête de l’opposition, une déclaration du candidat de l’ADP Aliou Diallo, dans laquelle il dit accepter la main tendue d’IBK pour participer aux législatives est tombée. M. Diallo concluait en ces termes : «…. Nous ne sommes pas opposés à un homme ou à un clan mais plutôt à un système qui, depuis plus de 30 ans, valorise la médiocrité au lieu de l’excellence. Un système qui encourage la culture de la facilité au lieu de celle de l’effort. C’est ce système que nous nous engageons à combattre farouchement en cherchant à construire plutôt qu’à détruire. Nous resterons donc mobilisés et nous ne tomberons ni dans la compromission ni dans la violence. » Donc, pendant tout ce temps, il ne faisait que détruire. Une question se pose donc : a-t-il des garanties de transparence et de parfaite organisation des législatives qui sont annoncées pour novembre et décembre ? Des rumeurs persistantes font état d’un accord secret qu’Aliou Diallo aurait signé avec le pouvoir pour être le chef de file de l’Opposition avec un nombre conséquent de députés. Vraies ou fausses, le temps nous en édifiera.
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com
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