En plus des dégâts commis par les terroristes dans des localités du centre du pays, et aussi en raison des incertitudes de la saison des pluies, les cultures se font, mais les agriculteurs dénoncent à Bankass les dégâts que causent des oiseaux granivores.
C’est un autre problème que les agriculteurs vivent au terme de la saison des pluies. « À Bankass, les oiseaux granivores font des ravages dans les champs de mil. Des agriculteurs de la zone, inquiets, estiment que c’est un phénomène qui se produit chaque année », apprend-on. En effet, selon nos informations, de nombreuses espèces d’oiseaux dits « granivores » se nourrissent de graines de céréales cultivées et cela constitue, totalement ou partiellement, des déprédations sur des cultures vivrières. Voici la liste des oiseaux les plus fréquents dans les régions sahéliennes et sahélo-soudanaises : ordre des Ansériformes (Canards, sarcelles sauvages) ;(famille des AnatiiVés. Canard siffleur ou Dendrocygne Dendrocygna viduata. Canard fauve ou bicolore Dendrocygna fulva (bicolor). Canard pilet ou pintail Dafila acuta acuta. Sarcelle de Madagascar ou petite Nettapus auritus sarcelle à oreillons Sarcelle d’été ou « Dougoudougou », etc.)Parmi ces oiseaux, les plus dangereux sont certainement les tisserins à bec rouge. Viennent ensuite, par ordre d’importance, les canards et sarcelles, puis les barges qui sont susceptibles de causer des pertes importantes, soit aux semis (rizières), soit aux récoltes elles-mêmes. Les autres sont susceptibles de causer des dégâts sporadiques et limités en Afrique centrale et en Afrique du Sud avec quatre races géographiques. En Afrique, notamment en Mauritanie, Sénégal, Soudan, Niger, depuis les temps les plus reculés, la destruction des récoltes de céréales par les oiseaux granivores a été considérée comme l’une des principales plaies du continent. Parmi les plus dangereux de ces déprédateurs se trouvent des passereaux, espèces différentes que le vocabulaire usuel a groupées sous le terme unique de mange-mil. Le plus répandu de ces oiseaux en zones sahéliennes et soudano- sahélienne occidentale est le Quelea quelea quelea Latham (PIo- céidés) dont les dégâts ont attiré trop de malheurs. Depuis l’Océan Atlantique jusqu’à la Mer Rouge et depuis le Massif éthiopien jusqu’à l’Afrique Australe, ces petits oiseaux grégaires, pourvus d’un bec puissant, causent des ravages très importants que l’on peut chiffrer chaque année à plusieurs centaines de milliers de tonnes. Ils s’attaquent au mil aussi bien qu’au riz, au maïs, au sorgho et au blé dont ils dévorent les grains parvenus à leur maturité et même aux grains encore laiteux. Dans l’Afrique de l’Ouest, ces petits passereaux vivent par bandes extrêmement nombreuses au voisinage du fleuve Sénégal, du fleuve Niger, de la rivière Komadougou, du lac Tchad et des petites mares éparses; ils s’abattent en vols immenses sur les champs et, après leur départ, tous les épis sont vides : la moisson est déjà faite.
Lassana Sow LE COMBAT