vendredi 22 novembre 2024
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Affaire Wagner: 13 pays européens en bloc jugent inacceptable cet engagement 

 

Une éventuelle implication du groupe russe de sécurité privée Wagner au Mali serait inacceptable, ont affirmé les responsables de la Défense de 13 pays européens réunis vendredi à Stockholm, sans toutefois brandir officiellement la menace d’un retrait de leurs troupes.  

« Nous voulons envoyer un message clair : nous ne sommes pas prêts à accepter l’entrée du groupe Wagner sur le théâtre malien », a dit lors d’une conférence le ministre suédois de la Défense, Peter Hultqvist, hôte de cette réunion de l’Initiative européenne d’intervention, dont font notamment partie la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. « C’est une évolution que nous ne sommes absolument pas prêts à voir. Des initiatives vont également être prises par plusieurs pays pour exprimer cela au gouvernement malien », a-t-il affirmé. Le groupe Wagner, avec qui Moscou dément tout lien, fournit des services de maintenance d’équipements militaires et de formation, mais est également accusé de mercenariat et suspecté d’appartenir à un homme d’affaires proche du Kremlin, Evguéni Prigojine. Plusieurs pays et l’ONU ont fait part de leur inquiétude après des informations sur des discussions entre Bamako et le groupe russe controversé, déjà présent ailleurs en Afrique, pour l’envoi de 1.000 paramilitaires au Mali. Évoquant les efforts notamment militaires consentis par la France et plusieurs pays européens pour combattre le djihadiste au Mali, la ministre française de la Défense Florence Parly a souligné que ceux-ci ne devaient pas être « mis en danger ». Est-ce qu’une arrivée de Wagner impliquerait un départ des forces françaises et d’autres troupes européennes présentes dans le pays? « La priorité absolue est d’éviter la situation que vous venez de décrire », a répondu la ministre française aux journalistes. « C’est ce dont nous avons discuté de façon approfondie, ce que nous pouvions faire pour l’éviter », a-t-elle poursuivi. Les autorités de la transition ont affirmé qu’il leur appartenait de « décider quels partenaires il peut solliciter ou pas », concernant l’hypothèse d’une arrivée de Wagner. L’Estonie, également présente au Mali, a averti qu’un tel accord entraînerait le départ de ses troupes. Outre les pays déjà cités, l’Initiative européenne d’intervention inclut également la Belgique, le Danemark, le Portugal, les Pays-Bas, la Norvège et la Finlande. Elle vise à faire émerger des capacités européennes d’intervention militaire.

Paris met en garde Moscou

Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a mis en garde son homologue russe Sergueï Lavrov contre une implication de la société paramilitaire russe Wagner au Mali.

« Sur le Mali, le ministre a alerté son homologue russe sur les conséquences graves d’une implication du groupe Wagner dans ce pays », a indiqué vendredi le ministère français des Affaires étrangères au lendemain d’un entretien à New York entre les deux responsables en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Sur le probable déploiement d’un millier de paramilitaires Russes, la France a prévenu qu’un recours à Wagner pour former les forces armées maliennes et assurer la protection des dirigeants remettrait en cause son engagement militaire au Mali. Le groupe Wagner est soupçonné, notamment par Paris, d’agir pour le compte du Kremlin là où ce dernier ne veut pas apparaître de manière trop officielle. La Russie, qui dément tout lien avec cette entité, assure de son côté ne négocier aucune présence militaire au Mali. C’est une nouvelle guerre froide qui s’annonce.

Bourama Keïta LE COMBAT

Djibril Coulibaly

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