A la faveur de leurs droits à la retraite c’est une trentaine d’Inspecteurs de douanes, pour la plupart de classe exceptionnelle qui ont tourné le dos à la douane avec honneur et dignité, depuis le 31 décembre dernier. Un départ en vague qui laissera un grand vide aux services des douanes, par ricochet, l’hôtel des finances du pays.
Ils étaient tous des bosseurs, rompus à la tâche, leur savoir faire a permis de renflouer les caisses publiques à hauteur des centaines de milliards de nos francs des années durant, ces cadres valeureux partis à la retraite avec l’année finissante ont laissé leur marque, partout ils ont servi au niveau de l’administration des douanes du Mali. Dans ce lot de chefs douaniers exemplaires certains ont leur nom gravé en lettres d’or dans les anales des Finances publiques du Mali. Au nombre desquels on peut citer, le DG sortant et son prédécesseur au même poste, à savoir : Modibo Kane Kéita et Moumouni Dembélé. Ces deux géants ont la spécificité d’avoir été les premiers Généraux (Inspecteur général de douanes) mais aussi d’avoir boosté les recettes de la douane au dessus de la barre de 300 milliards FCFA, dans un contexte difficile, sans précédant.
Pour rappel, l’Inspecteur Général des douanes Moumouni Dembélé a hérité d’une administration des douanes à la dérive, conséquence de la crise politico-sécuritaire de 2012. Où les principaux services des douanes ont été saccagés, les bureaux des directions régionales des trois régions du nord du pays fermés. Comme par une baguette magique, il a expérimenté des reformes, requinqué les brigades de lutte contre la fraude, revu à la hausse les objectifs de recettes, avant de les dépasser de plusieurs milliards de francs CFA. Toute chose qui a permis de soutenir conséquemment les charges intérieures sous la transition. Les locaux saccagés seront rétablis, les bureaux principaux dotés en moyens adéquats et les hommes de troupe guidés sur les missions essentielles. Ainsi, pour la première fois et à la surprise générale, les recettes des douanes atteindront la barre des 300 milliards. De ce fait, de nombreux partenaires techniques et financiers de notre pays, dont la coopération française, décideront d’accroitre leur soutien à l’administration des douanes. La brigade fluviale sera dotée d’une base propre et des bateaux de patrouilles, la direction générale d’un data center de plus de 500 millions F CFA.
Après deux ans de loyaux services et pour pallier à la grogne soulevée dans l’application des textes communautaires des douanes, ce cadre historique de la douane malienne décida de céder son fauteuil en commun accord avec son ministre de tutelle. Comme pour embellir le tapis tissé, l’on portera le choix sur son adjoint, Modibo Kane Kéita pour prendre les rênes des douanes maliennes. Ce choix, même s’il fut difficile à se réaliser au regard des gymnastiques politiques de certains gabelous en chef, n’était pas fortuit. Car, au regard des balises posées par l’Inspecteur Général Moumouni Dembélé (qui recevra d’ailleurs les félicitations du FMI) qui mieux que son adjoint, Modibo Kane Kéita pouvait maintenir le flambeau allumé. Un choix qui s’avéra tôt judicieux, car sans tambours ni trompettes, ce cadre flegmatique réécrira l’histoire des douanes maliennes. Cela, en harmonie avec l’ensemble des directions, bureaux et brigades des douanes. Et ce, en battant tous les records de mobilisation de recettes. Pour preuve, au compte de l’exercice 2015, sous impulsion, la direction générale des douanes mobilisera 478 milliards CFA pour des objectifs fixés à 450 milliards F CFA. Soit un bonus de 28 milliards F CFA. Malgré un environnement économique hostile, lié d’une part à la crise financière mondiale, et d’autre part, à celle sécuritaire de notre pays, l’Inspecteur Général Modibo Kane Kéita a promis de recouvrer au profit du Trésor public 523 milliards de F CFA en 2016, c’est sur ce fabuleux chantier qu’il fut frappé par les dures règles des fonctions publiques, à savoir l’admission à la retraite pour limite d’âge.
La tête haute, ces deux valeureux cadres peuvent jouir d’un repos mérité pour admission aux droits à la retraite, car sur le champ de l’honneur ils n’ont jamais battu en retraite.
Moustapha Diawara LE SURSAUT
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