samedi 23 novembre 2024
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Adema-PASJ : L a recherche désespérée du chemin menant à Koulouba

L’ADEMA-Pasj était considérée comme le deuxième plus grand parti en Afrique après l’ANC de Nelson Mandela. Mais ça c’était avant qu’il ne perde le pouvoir. Aujourd’hui, il se retrouverait certainement très bas dans ce classement, tant il a été affecté par la perte du pouvoir et les nombreuses démissions. Que reste-t-il finalement du parti le mieux implanté sur le territoire malien ?

 

La dernière sortie sur le terrain des cadres de l’ADEMA avec à leur tête son Président, le Pr Tiémoko Sangaré, date du 7 Mars dernier. C’était à Ségou. Au cours de cette rencontre dans la cité des balanzans, un accent particulier a été mis sur les valeurs d’honneur et de militantisme réel. Il s’agissait de sonner la mobilisation en prélude aux élections communales prévues pour le 20 novembre prochain.

Dans la perspective de ces consultations, l’ADEMA prend les devants. Car, la machine de guerre électorale que fut ce parti est grippée pour ne pas dire en panne. Même si le parti boxe dans le quatuor de tête, il est devancé de loin par ses rejetons, le Rassemblement Pour le Mali (RPM) et l’Union pour la République et la Démocratie (URD). Ayant géré le pays pendant dix longues années, donc habitués aux délices du pouvoir, les dirigeants du parti des abeilles n’ont jamais pris la distance nécessaire avec le pouvoir, pour se consacrer à la reconstruction de la ruche ; corriger les manquements et aller de nouveau à l’assaut de Koulouba. Non, au lieu de ce travail d’introspection, on a, pour des besoins de gloire et de postes juteux, préféré s’aligner dans le «consensus» honteux du Président déchu, Amadou Toumani Touré. Ce même ATT qui, en candidat indépendant, avait battu à plate couture cette «grande» formation qu’était l’Adema. Les raison sont diverses, mais là n’est pas l’objet de notre présente analyse.

Donc, force est d’admettre que l’alignement a contribué à la démobilisation de la base, à la déstructuration du parti et la transhumance des cadres et militants qui pouvaient trouver leur compte ailleurs. Le réveil fut brutal. A la veille de la présidentielle de 2007, se rendant compte de la forte saignée dans ses rangs, l’ADEMA fera contre mauvaise fortune bon cœur, s’abstiendra de présenter un candidat pour encore une fois de plus s’aligner. Au terme des dix ans de mandat d’ATT, écourté par un putsch, le parti ayant fait du suivisme beat, se retrouvait en mauvaise posture. L’establishment étant décrié et voué aux gémonies par les putschistes et alliés, il devenait improbable pour les Responsables du parti, comme l’ADEMA, qui ont été présents dans les différents gouvernements pendant les 20 ans de démocratie de se refaire une virginité avant la présidentielle. Sans compter que l’effet de changement suscité par ce coup d’Etat militaire voulait que la vieille garde disparaisse pour de bon. Dioncounda Traoré, qui était le candidat pour les élections de 2012, du fait du coup d’Etat, s’est retrouvé en tant que Président de l’Assemblée Nationale à gérer la transition. Il était donc out. N’ayant plus personne à suivre, il fallu que le parti pour la première fois depuis 2002 s’assume.

Il fallait trouver un candidat à même de ramener Koulouba dans l’escarcelle de la ruche. Malheureusement, à force de s’occuper chacun de son strapontin, aucune candidature de prime à bord ne faisait l’unanimité. Le recours aux primaires (qui est son acte démocratique le plus abouti) était obligatoire. Le Comité Exécutif, ayant senti le vent de renouveau qui sifflait, a jeté son dévolu sur Dramane Dembélé parmi les 20 candidats en course. Malgré les 100 millions dépensés dans la campagne, son candidat n’atteindra pas le second tour. Pire, le parti soutiendra IBK au second tour contre Soumaïla Cissé, un candidat avec lequel il avait signé un pacte qui incluait les FARE de Modibo Sidibé, pour soutenir le candidat qui ira au second tour. La suite est connue. L’ ADEMA a renoué avec le suivisme, les démissions en cascades ont suivi. Toutes choses qui ont affaibli davantage le parti. Comptant sur une cinquantaine de Députés aux législatives, il ne s’est retrouvé qu’avec 16. Du jamais vu à l’ADEMA. Car, le parti comptait jusqu’en 2012, 51 Députés. Un état de fait qui traduit la déliquescence de ce parti jadis craint et respecté. La démission des cadres de la trempe d’Iba N’Diaye et Oumarou Ag Ibrahim n’ont fait qu’affaiblir davantage le parti. Même après le congrès des 24, 25 et 26 mai 2015, où il aura fallu tout le savoir faire d’un Dioncounda pour arracher un consensus autour du Pr Tiémoko Sangaré, les démissions ont continué. Au lendemain de son élection, des militants de la ruche de Kita migrèrent vers la CODEM ; celle qu’on appelle Mama Adema à Kayes a rejoint avec de nombreuses femmes l’URD. Ironie du sort, Mama Adema a été accueillie à l’URD par Iba N’Diaye. Le 7 juin 2015, des militants du parti de l’abeille de la Région de Tombouctou rejoignaient le SADI d’Oumar Mariko. Nostalgique de son passé, l’ADEMA cherche aujourd’hui désespérément son chemin, ce chemin qui devra le reconduire à Koulouba. La matérialisation de cette ambition passe inéluctablement par la rupture avec le RPM au moment venu pour présenter un candidat. L’erreur de 2007 servira-t-elle de leçon ? L’avenir nous répondra !

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COULIBALY

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