Le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, était avec le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix des Nations unies, Jean Pierre Lacroix pour une conférence de presse hier mardi 26 juillet 2022. Au cours de cette conférence, la question des 49 militaires ivoiriens a été abordée ainsi que les dernières brouilles entre les deux partenaires. Le chef de la diplomatie malienne a été clair. “On ne peut pas travailler au Mali contre l’État malien’’, dit-il.
Abordant la question des militaires ivoiriens interpellés le 10 juillet 2022 à Bamako, à l’occasion d’une audience accordée au Secrétaire général adjoint aux opérations de paix des Nations unies, le ministre malien des Affaires étrangères a fait savoir qu’ils ne veulent pas d’une guerre avec la Côte d’Ivoire»
Le gouvernement du Mali régulièrement présenté comme hostile à la présence de la MINUSMA, le ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération internationale s’inscrit en faux contre cette idée.
Pour preuve, il recevait ce 26 juillet le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix des Nations unies, Jean Pierre Lacroix. Abdoulaye Diop a précisé la position de son pays vis-à-vis de la MINUSMA. Une position de partenariat qui comme son nom l’indique est régi par des protocoles bien précis que doivent respecter les deux partenaires. Ceci, non seulement pour permettre à l’État malien d’assurer la protection de la mission dont il est le garant final, mais également pour permettre à la mission elle-même d’atteindre ses objectifs en toute sérénité.
‘’Le Mali ne met pas d’obstacle spécifiquement dirigé pour bloquer l’action de la mission. Mais chaque fois que nous avons dû prendre des mesures, c’est parce qu’il y a des opérations militaires en cours, il y a des préoccupations de sécurité nationale, il y a de coordinations qui exigent qu’on puisse revoir un certain nombre de protocoles pour même assurer la sécurité de la mission présente chez nous parce qu’en cas d’incident, encore une fois, c’est l’État malien qui est responsable’’, a-t-il dit.
Selon le ministre Diop, si le mandat de la MINUSMA a été renouvelé, c’est bien évidemment avec l’Accord express du gouvernement malien qui montre une fois de plus sa volonté à travailler avec ses partenaires. Cependant, cette volonté est encadrée par des exigences précises en matière de souveraineté nationale qui ne laissent pas la place à des dérives liées à l’instrumentalisation du mandat.
Le Chef de la diplomatie malienne a rappelé que les droits de l’Homme restent une question technique qui ne doit pas être politisée sous aucun prétexte. “La question des droits de l’Homme fait partie de nos priorités, mais ce qui nous préoccupe, c’est de faire en sorte que les questions de droit de l’Homme ne puissent pas être politisées parce que nous sommes dans un contexte géopolitique extrêmement marqué avec des confrontations et aussi parce que le Mali a fait un certain nombre de choix politiques et nous pensons que certains ne sont pas d’accord avec ces choix, et qu’ils essayent d’utiliser et la mission et les droits de l’Homme pour atteindre un certain nombre d’objectifs. Il est important que les droits de l’Homme ne soient pas utilisés pour stigmatiser, humilier, ou démoraliser nos soldats. Mais s’il y a un mandat qui est connu et exécuté de façon professionnelle, le Mali sera toujours là pour pouvoir travailler. Mais encore une fois, ce que nous espérons, c’est qu’on ne peut pas travailler au Mali contre l’État malien’’, a-t-il insisté.
De son côté, le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix des Nations unies a fait savoir que les récents différends qui ont opposé la MINUSMA aux autorités maliennes sont une occasion pour les deux partenaires d’établir les nouvelles bases de coopération afin de revenir à l’objectif initial de la MINUSMA qui est d’aider l’État malien à restaurer son autorité sur l’ensemble du territoire. “ Le moment est propice pour mettre à profit la dynamique positive qui s’est installée ces dernières semaines pour revoir ensemble la manière dont nous allons travailler à l’avenir de manière à appuyer le Mali dans ses objectifs de retour de l’État’’, a-t-il dit.
Aux termes de cette conférence, les deux personnalités ont convenu de maintenir un dialogue fréquent pour une meilleure compréhension.
Bourama KEITA LE COMBAT