vendredi 22 novembre 2024
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Présidentielle de 2018 : IBK soutenu depuis Paris

Pas besoin d’un sondage pour se rendre compte que la côte de popularité du Président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) frise le néant. « Plébiscité » par plus de 77% des électeurs en 2013, l’homme peine à convaincre par les actes. Dès lors se pose alors la question de savoir comment IBK va-t-il faire pour bénéficier d’un second mandat de 5 ans à Koulouba de la part de ses concitoyens? La machine est déjà en branle.

 

Le mercredi dernier, le Président des Etats-Unis d’Amérique, Barak Obama, était sur le plateau de l’animateur vedette Jimmy Fallon. Il y était pour parler de son bilan à huit mois de la fin de son mandat.  Une forme de soutien à Hillary Clinton qui a remporté les primaires au sein de son camp politique, les Démocrates. L’Amérique a adoré, l’Europe était séduite. C’était un coup de «Com» de haut vol. Justement, la communication, c’est l’arme sur laquelle l’actuel locataire de Koulouba compte pour s’offrir un second mandat. Au-delà de la poudre aux  yeux que constituent « les rendez-vous avec Koulouba », c’est la société française  Havas Worldwide, basée à Paris, qui est, en réalité, chargée  de s’occuper de l’image d’IBK. La révélation a été faite par la revue « LA LETTRE DU CONTINENT ». Passé le moment de la campagne où l’agence de communication ivoirienne Voodoo a joué un rôle important dans la communication du candidat IBK lors des présidentielles de 2013, le Président de la République confie son image à ses amis Français pour la « ripoliner », la colorer et mieux la portraiturer dans la perspective de 2018 en perspective. L’appel au secours du Chef de l’Etat à cette société serait intervenu au moment de la révélation de son amitié avec le sulfureux mafioso corse, Tomi, en 2013. Dans l’incapacité de ramener la paix dans le Nord principalement (en tout cas pour le moment), IBK compte sur Havas pour piloter sa communication depuis les bords de la Seine.

La touche Havas

Depuis leur intervention dans la communication  présidentielle, des changements sont à noter. Qui ne se souvient pas d’un IBK en verve ramenant Hervé Landsous, l’ex-Représentant de Bank-Moon au Mali, dans ses petits souliers lors de la signature de l’accord de paix, le 15 juin 2015, au Centre International de Conférence de Bamako (CICB).  Le 26 mai de la même année, lors du lancement de la campagne agricole à Samanko, IBK, soucieux de se faire pardonner, passera outre le thème de la journée pour s’épancher sur la «délicate» mission de la MINUSMA au Mali. «La MINUSMA n’est pas là pour lutter contre les rebelles, mais pour nous aider à stabiliser et réconcilier le pays», disait-il. Lui qui s’était offusqué de la mollesse de cette mission onusienne. Havas est passée par là. C’est le premier effet marquant.

Le deuxième fait marquant, c’était les déclarations de l’Imam Mahmoud Dicko, au lendemain de l’attaque terroriste de l’Hôtel Radisson Blu, le 20 novembre 2015. Ce dernier avait qualifié cette attaque de «colère divine».

Interrogé par nos confrères de Jeune Afrique sur ces propos de l’Imam non moins Président de Haut Conseil Islamique, IBK dira, en gros, que ces propos n’engagent que leur auteur. En clair, il se démarquait de Mahmoud Dicko. Si cette communication valait quelque chose au plan international, ce n’était pas le cas à  l’interne. Pour contenter Mahmoud Dicko (pour des besoins électoralistes certainement), IBK a relevé le procureur de la République d’alors, Daniel Téssougué qui était en guerre ouverte avec l’imam pour avoir qualifié ses propos « d’apologie du terrorisme ». Cette double communication sur la seule et même affaire (propos de Mahmoud Dicko) a eu pour effet de faire passer IBK aux yeux du monde pour un chef d’Etat responsable et de sauvegarder à l’interne ses rapports avec la communauté musulmane. Un coup de maître.

Le réseau Karim Keïta

Cité à tort ou à raison dans de nombreuses affaires sulfureuses (avion présidentiel, passation de marché de véhicules de l’Assemblée Nationale etc) l’honorable Karim Keïta « Katio » pour les intimes fait  profiter ces réseaux de cette manne financière qui est déboursée  pour polir l’image de son paternel.

En effet, « la lettre du continent » révèle que Havas Worldwide va travailler en « étroite collaboration » avec un certain Ibrahim Hamza fondateur du groupe de communication Synergie basé en Côte d’Ivoire (encore une agence ivoirienne). Ce dernier serait l’un des proches de Karim Keïta.

Après trois ans de mandat et des résultats qui se font toujours désirés, IBK à défaut d’actions concrètes pour plaider sa cause compte s’appuyer sur la communication haut de gamme pour convaincre les maliens de lui accorder un second mandat.  La « feuille de route » de Havas Worldwide et Synergie est d’entretenir une bonne image du président IBK en vue de la présidentielle prochaine. Le mythe du

« Kankélentigui » ne s’est-il pas définitivement effondré ?

Mohamed DAGNOKO LE COMBAT

Djibril Coulibaly

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