Des violences intercommunautaires qui se sont déroulées il y a de cela quelques semaines dans le centre du Mali, ajoutées aux derniers affrontements survenus le dimanche dernier entre les ex-groupes armés du nord mettent en péril le fragile cessez-le-feu déjà conclu. Depuis quelques semaines, les Rapports de la mission onusienne sur le sol malien font état d’une dégradation de la situation sécuritaire, due en partie aux groupes armés présents sur le terrain qui violent régulièrement et impunément les cessez-le-feu placés sous l’égide des troupes onusiennes et françaises.
Pas plus que ce dimanche 12 juin, une dizaine de personnes ont d’ailleurs été tuées dans une nouvelle attaque perpétrée dans le nord du pays. D’après les premières informations, une embuscade a été montée dans la Commune rurale de Gandamia, située non loin du chef lieu du cercle de Douentza. L’affrontement meurtrier a opposé des Touaregs de la Tribu des Imghad à un groupe armé du mouvement Ganda Iso. Ce nouvel incident vient donc confirmer la précarité de l’accord de paix. Il fait malheureusement aux rumeurs les plus folles en provenance de Kidal qui font état d’un regain de tensions. Puisque une partie des troupes de la CMA se seraient encore retranchés dans les confins de Tegharghar alors que des renforts venus de la Libye ont aussi été aperçus. Et l’on murmure qu’en cas de non satisfaction de ses exigences de voir les autorités intérimaires installées, la CMA reprendrait les armes.
Le manque de contact et le peu de communication entre groupes opposés entravent la bonne application de l’accord de cessez-le-feu. Les observateurs estiment que des efforts importants doivent encore être entrepris par la Communauté internationale pour stabiliser les Régions nord-maliennes et rétablir une situation de paix entre tribus et groupes armés rivaux.
Outre ces affrontements intercommunautaires, la MINUSMA, la force onusienne de maintien de la paix au Mali, subit depuis quelques semaines une recrudescence des attaques qui ciblent ses troupes. Ses effectifs les plus touchés sont ceux basés dans le nord du pays où des cellules extrémistes restent solidement implantées malgré le déploiement des forces internationales pour tenter de les éradiquer.
Au fil des mois, les forces onusiennes sont devenues la première cible des groupes extrémistes dans le Nord du Mali. En près de deux semaines seulement, la MINUSMA a perdu à elle seule 12 soldats.
Cette situation a poussé le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-Moon, à réclamer une augmentation des effectifs de la force de maintien de la paix au Mali afin de renforcer les troupes au sol. Preuve que la paix est vraiment fragile dans le septentrion de notre pays et que le cessez-le-feu n’y tient qu’à un seul fil.
Katito WADADA LE COMBAT