Après la grande marche de contestation, organisée le samedi 17 juin dernier, par l’opposition et des organisations de la société civile, contre le projet de révision constitutionnelle des partis politiques membres de la mouvance présidentielle invitent le gouvernement à revoir à sa copie. Et même au président de la République de retirer le projet. S’agit-il d’un effet de panique ou de désolidarisation soudaine ?
Face à la vague de contestations contre le projet de loi portant révision de la Constitution du 25 février 1992, la peur semble gagner le camp de la mouvance présidentielle. Après la grande marche du samedi 17 juin dernier, organisée par le camp du ‘’Non’’ composé de l’opposition politique et des organisations de la société civile, des voix se lèvent de plus en plus au sein de la mouvance présidentielle pour demander au président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, de faire machine arrière et prendre en compte disent-ils « les aspirations du peuple ». Il s’agit du parti de l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, (YELEMA), celui de l’ancien ministre de l’Economie Numérique et de la Communication, Me Mountaga Tall, (CNID-FYT) et celui de l’actuel Ambassadeur du Mali en Inde, Yéah Samaké (PACP). Ces partis politiques tous membres de la majorité présidentielle, ont chacun, à travers des communiqués, invité le gouvernement à renoncer au référendum du 9 juillet prochain.
« Soucieux de la préservation du climat social dans un contexte particulièrement difficile pour notre pays ; Convaincu que le projet de loi portant révision de la Constitution du 25 février 1992 comporte des avancées considérables pour l’approfondissement de la démocratie au Mali ; Constatant aussi que certaines autres dispositions sont fortement contestées par une partie de la classe politique et de la société civile … le Comité Directeur du CNID – FYT invite respectueusement monsieur le président de la République à demander à l’Assemblée nationale une deuxième lecture du projet de loi portant révision de la Constitution du 25 février 1992 » pouvait-on lire dans un communiqué publié par le parti CNID-FYT, le 17 juin, le jour de la marche de contestation.
Avec un ton plus accentué, le parti YELEMA demande clairement au chef de l’Etat de sursoir au projet de révision constitutionnelle et de le réorganiser conformément à partir d’un nouveau chronogramme. Ainsi dans ses propositions, le parti YELEMA, suggère l’organisation durant le mois de juillet de nouvelles consultations avec les organisations de la société civile, opposées au dit projet, sur l’ensemble du territoire national et au niveau de la diaspora, la centralisation des points de consensus et configuration du projet par le ministère en charge de la Réforme avant sa validation. Et ensuite de procéder à la validation du processus par l’administration jusqu’au conseil des Ministres et sa soumission à l’Assemblée nationale en octobre 2017, en marge de sa session budgétaire.
En fin le parti YELEMA propose après ces procédures, d’organiser le référendum le 26 novembre prochain en même temps que les élections régionales.
Sans quoi le parti YELEMA refuse de donner toute consigne de vote ‘’OUI’’ ou NON à ses militants et demande à chacun de voter à son âme et conscience.
« Nous exhortons le gouvernement de la République du Mali de surseoir à ce processus, à l’effet de prendre en compte les inquiétudes légitimes du peuple. Dans le cas contraire, nous nous voyons dans l’obligation de voter contre ce texte conformément à nos valeurs civiques et patriotiques » prévient pour sa part le parti de l’actuel ambassadeur du Mali en Inde, Yéah Samaké.
Preuve que la bataille est encore loin d’être gagnée par le pouvoir, pour faire valider le nouveau projet de texte qui suscite de vives réactions de part et d’autre. Surtout de la part de ceux qui ont juré fidélité envers le président IBK.
Abel Sangaré LE SURSAUT
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