Présent dans les locaux d’Africa N°1, la semaine dernière, le Président de la Jeunesse URD, Abdramane Diarra, s’est prononcé sur la récente visite d’Emmanuel Macron à Gao et le rôle de l’opposition qui entend défier le Président Ibrahim Boubacar Kéïta à la présidentielle de 2018.
Emmanuel Macron, pour sa première sortie africaine, a atterri dans le Nord du Mali pour rendre visite aux soldats français de la force Barkhane sans passer par Bamako. Le Président Ibrahim Boubacar Kéïta a fait le déplacement pour l’accueillir. Une attitude du Président français qui a été vivement critiquée par bon nombre de Maliens. Selon Abrdramane Diarra, Président de la jeunesse URD, le voyage d’Emmanuel Macron à Gao symbolise un peu sa volonté de faire la continuité de la politique de François Hollande. Selon lui, quand Macron se rend au Mali la courtoisie diplomatique aurait voulu qu’il passe par Bamako où sont installées toutes les autorités à commencer par la Présidence de la République. «C’est vrai que la force Barkhane est à Gao, mais nombre de Maliens auraient voulu qu’il passe d’abord par Bamako et se rende ensuite à Gao en compagnie du Président de la République ». Car, soutient-il, quand les Chefs d’Etat africains viennent en France, ils vont d’abord à Paris où ils sont reçus à l’Elysée et, ensuite, ils font leur agenda. Pour ceux qui pensent que cette façon de faire d’Emmanuel Macron a entamé la Souveraineté du Mali, Abdramane Diarra n’est pas du même avis. « La Souveraineté du Mali n’est pas respectée bien avant la visite de Macron, quand, dans un pays où les autorités n’ont pas accès à toute l’étendue du territoire national comme Kidal c’est un problème alors même que Barkhane y est ». La perte de cette Souveraineté est due, à l’en croire, à la visite « hasardeuse » de l’ancien Premier Ministre, Moussa Mara. «La visite de l’ancien Premier Ministre, Moussa Mara, en mai 2014, à Kidal, a été une visite hasardeuse. Il a succédé à Oumar Tatam Ly qui avait voulu se rendre à Kidal mais il s’est ravisé en cours de route sachant que sa visite n’était pas souhaitée par les populations de Kidal. Depuis sa visite les autorités ont perdu tout contrôle sur Kidal ».
Pour sa part, la frustration des Maliens par rapport à la visite de Macron à Gao sans passer par Bamako s’explique en partie par le fait que la force Barkhane qui est au Mali pour aider le pays est présente à Kidal et pas les Représentants de l’Etat .
S’agissant du rôle de l’opposition qui reste incompris de beaucoup de Maliens, il a cité les deux motions de censures déposées sur les cinq à six Régimes qu’a connu le Mali indépendant, les communiqués, les conférences de presse et les marches sans casse dans les rues de Bamako pour dénoncer et proposer des solutions. Pour lui, l’opposition se veut aujourd’hui républicaine et n’entend pas faire descendre des personnes dans la rue pour casser les biens publics et privés.
Enfin, il s’est félicité de savoir que des Maliens comprennent aujourd’hui cette nouvelle démarche et soutiennent l’opposition dan ce sens.
Retranscrit par Mohamed Dagnoko : LE COMBAT