Après le niet de Modibo Keita à De Gaulle, les vérités de Moussa Traoré à Mitterrand et le non de Alpha Oumar Konaré à Chirac, IBK se soumet à Macron à Gao
Décidément, la Françafrique a de beaux jours devant elle. Alors qu’on pensait qu’avec l’élection du jeune Emmanuel Macron que la politique française en Afrique allait changer, pour devenir des relations d’Etat à Etats, le paternalisme continue toujours. Par sa visite aux troupes françaises à Gao pour quelques heures sans passer par Bamako, le symbole du pouvoir au Mali, Macron semble envoyer un signal fort aux maliens, celui du changement dans la continuité. Le président français, comme ses prédécesseurs, a eu peu d’égards pour le Mali, un Etat souverain, en ne daignant pas intégrer dans son agenda une escale à Bamako. IBK ne pouvait-il pas faire comme Alpha Oumar Konaré qui a refusé de rencontrer Jacques Chirac à Dakar ? Ne Pouvait-il pas envoyer le premier ministre Abdoulaye Idrissa Maiga pour aller accueillir Emmanuel Macron ?
Quand on est descendant des ancêtres comme Soundiata Keita, Fakoly Doumbia, Tièba et Babemba Traoré et Samory Touré, on doit avoir des principes cohérents et défendre des valeurs de dignité, d’honneur et de courage. Le Président Modibo Keita pouvait regarder le Général De gaule les yeux dans les yeux et lui dire son opinion. Le Général Président Moussa Traoré a eu le courage de dire à François Mitterrand, au sommet de la Baule, que la démocratie ne saurait être une camisole de force qu’on impose à des Etats souverains. Le Président Alpha Oumar Konaré aura refusé de rencontrer le Président Jacques Chirac à Dakar pour, dit-il, manifester son désaccord contre ce qu’il a appelé la convocation du maître à ses élèves. C’est sous IBK que la France a véritablement signé son retour triomphal au Mali. Pour rappel, il y a eu la signature de l’Accord de défense et de plusieurs conventions dans le domaine économique au grand désavantage du Mali. Comme si cela ne suffisait pas, IBK accepte d’aller rencontrer le Président Emmanuel Macron, à la demande de ce dernier, à plus de 1000 Kilomètres de la Capitale. Où est la souveraineté du Mali quand c’est un Président d’un pays étranger qui lui dicte le chemin à suivre ? Les maliens doivent maintenant arriver à la conclusion et compter sur eux-mêmes pour être maîtres de leur destin. Ce mépris du Président français à l’égard du Mali est la conséquence de la mauvaise image du pays sur le plan international. Et, ce qui est surprenant pour le citoyen lambda, c’est la raison de sa présence à Gao qui était de venir rendre visite aux forces françaises Barkhane. C’est d’autant plus étonnant qu’on se pose la question si la France mesure la profondeur de la crise du Mali qui touche aujourd’hui tous les secteurs socio-économiques. La France devra faire son mea culpa d’avoir été l’un des responsables de la crise qui secoue les pays du Sahel dont le Mali avec l’élimination de Mouammar Kadhafi par l’Otan.
En somme, c’est en véritable donneur d’ordre que le Président français s’est adressé à son homologue malien IBK. Il faut agir vite et fort sur le plan militaire et diplomatique, allusion faite à l’application de l’Accord de Paix et de Réconciliation.
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com
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