Dans la perspective d’un Mali émergent sous l’angle de la valorisation du coton, il est impératif d’impulser une dynamique sur la transformation de moins 2% aujourd’hui à 5% demain. La balle est dans le camp des départements de l’Artisanat et du Tourisme et celui du Développement industriel.
Pays producteur de coton par excellence, le Mali doit profiter pleinement de cette production record pour valoriser et transformer le coton. D’où la création de la valeur ajoutée à la fibre du coton.
Lors d’une rencontre récente entre le PDG de la CMDT holding et le Gouvernement représenté par le Ministre du Développement industriel et le Secrétaire Général du Ministère de l’Artisanat et du Tourisme, il a été question de songer à la valorisation du coton en responsabilisant les acteurs. Ainsi, le Secrétaire Général du Département de l’Artisanat et du Tourisme a été saisi pour définir les bonnes perspectives allant dans ce sens. Mais, d’ores et déjà, au niveau de l’industrie et à la CMDT, les actions tendent vers la transformation locale de qualité pour inverser la tendance. Au stade actuel de la situation qui prévaut en la matière, c’est l’égrenage qui n’est pas transformé sur place malheureusement. Peut-être, la modernisation pourrait se poursuivre du coton en tout cas au-delà de la fibre parce c’est la fibre qui est transformée sur place aujourd’hui encore. Or, ce marché de la fibre est un marché volatil, un marché à court terme. Et le coton est vendu en fibre à 1000fcfa/kg et seulement moins de 2% est transformé sur place. Donc, il est impératif d’inverser cette tendance si le Mali aspire véritablement à la valorisation de son coton.
L’autre goulot d’étranglement, et non les moindres, demeure le désintérêt des populations au port des habits en cotonnade de chez nous, contrairement au Burkina Faso où même les hauts Responsables s’habillent en cotonnade lors des missions à l’Etranger. Mais, c’est le contraire au Mali. «Hélas ! Nous, nous aimons les fibres importées de Djakarta en chemise de classe ; Jean en top et surtout du Bazin riche », a-t-il fait remarqué. La politique de sensibilisation qui doit s’opérer soit en amont ou en aval a pris son envol via un festival dénommé « Daoulaba ». Ce festival offre un espace d’échanges, de débats fructueux dans le contexte actuel des mutations économiques, sociales et écologiques en cours. C’est aussi un facteur de solidarité agissante avec les producteurs et productrices, les artisans et tous les intervenants dans la filière coton et l’industrie textile. La transformation locale du coton est source de création de valeurs ajoutées au niveau local et, par voie de conséquences, il servira également une source d’’opportunités au plan économique. Surtout pour les femmes et les jeunes. Donc, dès à présent le Département de l’Artisanat et du Tourisme doit monter au créneau pour faire en sorte que les populations, singulièrement la jeunesse et les femmes puissent s’intéresser beaucoup plus aux habits en cotonnade et en bogolan « Made in Mali». Que ce soit au Mali ou lors de leurs missions à l’Etranger. Le département de l’Artisanat et du Tourisme, en synergie avec celui du Développement industriel, doit urgemment dégager les voies et moyens allant vers cette valorisation.
Mohamed BELLEM