samedi 23 novembre 2024
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Verra-t-on un Gouvernement BIS pour suivre à la lettre les actions du Gouvernement comme en Angleterr

Après plusieurs mois de tergiversation du gouvernement, retardant à dessein la mise à disposition du fonds voté pour le démarrage du cabinet du Chef de file de l’Opposition, voilà que les choses se mettent en place. Le nouveau cabinet du chef de file de l’Opposition se compose de 4 conseillers qui auront la redoutable mission de donner un coup de fouet à notre démocratie par ses actions. Ces nouveaux conseillers sont-ils conscients de l’énormité de la tâche qui les attend ? Savent-ils que la victoire ou l’échec de l’Opposition en 2018 passe aujourd’hui par les actions concrètes qu’ils poseront pour donner corps à cette fonction inédite du jeu démocratique malien ? Voici 5 propositions pour rendre lisible les actions du nouveau cabinet.
Pour rappel, le statut de chef de file de l’Opposition n’est ni lié à un nom, encore moins à un parti, mais à un principe démocratique qui voudrait que la Majorité gouverne et que l’Opposition critique. Ce poste échoit aujourd’hui à l’URD de Soumaila Cissé parce qu’au sortir des élections législatives de 2013 son parti a eu le plus grand nombre de députés parmi tous les partis politiques qui ont fait le choix de l’Opposition. Donc le statut revint de droit à l’URD. Pour que les contribuables ne crient pas à un partage de gâteau du budget de fonctionnement attribué au Cabinet, voici 5 propositions :
Première proposition : le Cabinet du chef de file de l’Opposition devrait se constituer à l’image du « Cabinet fantôme » des systèmes de démocratie anglais et canadien. Dans ces pays, le cabinet fantôme, en anglais : « shadow cabinet », comprend les députés d’un parti d’opposition qui, sous la conduite du chef de leur parti, forment un cabinet alternatif à celui du gouvernement. Chaque membre du cabinet fantôme est chargé de surveiller et de critiquer l’action d’un ministre du gouvernement. Les membres du cabinet fantôme sont généralement appelés «ministre fantôme, du nom du ministère surveillé». Ainsi, si le parti d’Opposition gagne les élections, il est courant que le ministre fantôme reçoive le portefeuille gouvernemental qu’il était chargé de surveiller lorsqu’il était dans l’opposition. Donc, ce 1ier Cabinet du Chef de file de l’Opposition, Soumaila Cissé, aurait pu être constitué en choisissant autant de conseillers dans l’Opposition que de ministres dans le Gouvernement. A défaut, chaque conseiller aurait pu cumuler plusieurs « fonctions ministérielles » de façon à couvrir l’ensemble des portefeuilles du Gouvernement qu’il suivrait.
Deuxième proposition : le cabinet doit s’atteler à rassembler toute l’Opposition autour d’un programme minimal de gouvernement prenant en compte les grandes préoccupations du Peuple qui sont entre autres la sécurité, l’emploi des jeunes, la lutte contre la corruption et la relance de l’économie, comme alternative à la mauvaise gestion actuelle des affaires de l’Etat.
Troisième proposition : pour ne pas être surprise en 2018, le fonds alloué au chef de file ne devrait pas seulement servir à payer des honoraires faramineux des conseillers, ni à supporter les frais de loyers, mais permettre de constituer un vivier d’autant de délégués de l’Opposition que de bureau de vote dont dispose le Mali, estimé en 2016 à plus de 25 000. C’est tout un programme qu’une stratégie, que d’identifier et de sélectionner ces 25 000 délégués au sein des partis politiques membres de l’Opposition. Après la constitution de ce vivier, il faut s’atteler à sa formation et à son équipement. Tout ce travail devrait être couronné par la mise en place d’une plateforme technique et technologique qui permettrait, quelques heures seulement après la fermeture des bureaux de votes, de remonter rapidement les résultats, tels qu’issus des procès-verbaux des bureaux de votes que ses délégués signeraient. Les élections ne se gagnent-elles pas sur ces petits détails ? Demandez à Idrissa Seck, alors chef de la campagne de Wade contre Diouf et à Macky Sall contre Abdoulaye Wade du Sénégal.
Quatrième proposition : le Chef de file de l’Opposition, par souci de transparence, devrait établir un budget, équilibré en recettes et en dépenses d’utilisation du fonds par lui reçut du Gouvernement. Un budget qu’il devrait rendre public au même titre que le budget général de l’Etat qui ne souffre d’aucune publicité en la matière. Mais, vouloir utiliser ces fonds dans l’opacité et dans l’esprit de partage du gâteau, serait un très mauvais message lancé au Peuple que l’Opposition, en définitive, ne serait pas capable de mieux gérer le pays que le pouvoir, dont elle conteste tant la mauvaise gestion.
Cinquième Proposition : le cabinet du chef de file de l’Opposition, ainsi outillé devra in fine proposer à l’Assemblée Nationale et au Gouvernement une amélioration du Code électoral, afin de minimiser les cas de fraude et de contestations des résultats. Toute chose pouvant permettre d’éviter les crises post électorales.
En définitive, loin d’être une quelconque faveur ou de l’aumône du Gouvernement à l’Opposition pour qu’elle se taise, le fonds alloué à cette dernière doit lui permettre non seulement de jouer pleinement son rôle en se faisant mieux entendre structurellement, mais aussi et surtout lui permettre de mieux renforcer l’ancrage de la démocratie pour l’Honneur et le Bonheur.
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com
Après plusieurs mois de tergiversation du gouvernement, retardant à dessein la mise à disposition du fonds voté pour le démarrage du cabinet du Chef de file de l’Opposition, voilà que les choses se mettent en place. Le nouveau cabinet du chef de file de l’Opposition se compose de 4 conseillers qui auront la redoutable mission de donner un coup de fouet à notre démocratie par ses actions. Ces nouveaux conseillers sont-ils conscients de l’énormité de la tâche qui les attend ? Savent-ils que la victoire ou l’échec de l’Opposition en 2018 passe aujourd’hui par les actions concrètes qu’ils poseront pour donner corps à cette fonction inédite du jeu démocratique malien ? Voici 5 propositions pour rendre lisible les actions du nouveau cabinet.
Pour rappel, le statut de chef de file de l’Opposition n’est ni lié à un nom, encore moins à un parti, mais à un principe démocratique qui voudrait que la Majorité gouverne et que l’Opposition critique. Ce poste échoit aujourd’hui à l’URD de Soumaila Cissé parce qu’au sortir des élections législatives de 2013 son parti a eu le plus grand nombre de députés parmi tous les partis politiques qui ont fait le choix de l’Opposition. Donc le statut revint de droit à l’URD. Pour que les contribuables ne crient pas à un partage de gâteau du budget de fonctionnement attribué au Cabinet, voici 5 propositions :
Première proposition : le Cabinet du chef de file de l’Opposition devrait se constituer à l’image du « Cabinet fantôme » des systèmes de démocratie anglais et canadien. Dans ces pays, le cabinet fantôme, en anglais : « shadow cabinet », comprend les députés d’un parti d’opposition qui, sous la conduite du chef de leur parti, forment un cabinet alternatif à celui du gouvernement. Chaque membre du cabinet fantôme est chargé de surveiller et de critiquer l’action d’un ministre du gouvernement. Les membres du cabinet fantôme sont généralement appelés «ministre fantôme, du nom du ministère surveillé». Ainsi, si le parti d’Opposition gagne les élections, il est courant que le ministre fantôme reçoive le portefeuille gouvernemental qu’il était chargé de surveiller lorsqu’il était dans l’opposition. Donc, ce 1ier Cabinet du Chef de file de l’Opposition, Soumaila Cissé, aurait pu être constitué en choisissant autant de conseillers dans l’Opposition que de ministres dans le Gouvernement. A défaut, chaque conseiller aurait pu cumuler plusieurs « fonctions ministérielles » de façon à couvrir l’ensemble des portefeuilles du Gouvernement qu’il suivrait.
Deuxième proposition : le cabinet doit s’atteler à rassembler toute l’Opposition autour d’un programme minimal de gouvernement prenant en compte les grandes préoccupations du Peuple qui sont entre autres la sécurité, l’emploi des jeunes, la lutte contre la corruption et la relance de l’économie, comme alternative à la mauvaise gestion actuelle des affaires de l’Etat.
Troisième proposition : pour ne pas être surprise en 2018, le fonds alloué au chef de file ne devrait pas seulement servir à payer des honoraires faramineux des conseillers, ni à supporter les frais de loyers, mais permettre de constituer un vivier d’autant de délégués de l’Opposition que de bureau de vote dont dispose le Mali, estimé en 2016 à plus de 25 000. C’est tout un programme qu’une stratégie, que d’identifier et de sélectionner ces 25 000 délégués au sein des partis politiques membres de l’Opposition. Après la constitution de ce vivier, il faut s’atteler à sa formation et à son équipement. Tout ce travail devrait être couronné par la mise en place d’une plateforme technique et technologique qui permettrait, quelques heures seulement après la fermeture des bureaux de votes, de remonter rapidement les résultats, tels qu’issus des procès-verbaux des bureaux de votes que ses délégués signeraient. Les élections ne se gagnent-elles pas sur ces petits détails ? Demandez à Idrissa Seck, alors chef de la campagne de Wade contre Diouf et à Macky Sall contre Abdoulaye Wade du Sénégal.
Quatrième proposition : le Chef de file de l’Opposition, par souci de transparence, devrait établir un budget, équilibré en recettes et en dépenses d’utilisation du fonds par lui reçut du Gouvernement. Un budget qu’il devrait rendre public au même titre que le budget général de l’Etat qui ne souffre d’aucune publicité en la matière. Mais, vouloir utiliser ces fonds dans l’opacité et dans l’esprit de partage du gâteau, serait un très mauvais message lancé au Peuple que l’Opposition, en définitive, ne serait pas capable de mieux gérer le pays que le pouvoir, dont elle conteste tant la mauvaise gestion.
Cinquième Proposition : le cabinet du chef de file de l’Opposition, ainsi outillé devra in fine proposer à l’Assemblée Nationale et au Gouvernement une amélioration du Code électoral, afin de minimiser les cas de fraude et de contestations des résultats. Toute chose pouvant permettre d’éviter les crises post électorales.
En définitive, loin d’être une quelconque faveur ou de l’aumône du Gouvernement à l’Opposition pour qu’elle se taise, le fonds alloué à cette dernière doit lui permettre non seulement de jouer pleinement son rôle en se faisant mieux entendre structurellement, mais aussi et surtout lui permettre de mieux renforcer l’ancrage de la démocratie pour l’Honneur et le Bonheur.
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com

Djibril Coulibaly

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