samedi 23 novembre 2024
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LE RPM ENTRE ZELE ET OBSESSION : Mamadou Diarrassouba et Bocari Tréta obnubilés par une réélection d’IBK en 2018

Le Mali compte-t-il pour ces deux caciques du RPM qui n’ont d’autres soucis que de faire réélire IBK pour un second mandat en 2018 quand les meilleurs analystes pensent qu’IBK devrait faire comme Hollande. Bocari Tréta et Mamadou Diarrassouba n’ont aujourd’hui d’autres obsessions que de porter IBK à la Présidence de la République pour cinq autres années en dépit d’un bilan en deçà des attentes. Comment peuvent-ils y penser en ce moment face à une situation d’insécurité qui a gagné le centre du Mali et où les morts se comptent par dizaines voire par centaines et surtout malgré un état de santé des plus fragiles du président à qui la « bienpensance » recommande de se reposer. Ces deux barons du RPM roulent-ils pour le Mali ou entendent-ils sauver leurs arrières sur le dos d’un président déjà malade de tout ce qui lui tombe dessus ? Ont-ils consulté le peuple pour savoir si IBK aura sa confiance comme en 2013 ? Et si IBK, qui n’est pas incapable d’un sursaut patriotique, les prenait à contre-pied en renonçant à un second mandat ?
A dix-huit mois de la fin du premier quinquennat d’IBK, certains cadres du RPM ne ratent plus une occasion pour marteler, comme à la « méthode Coué », à la face de l’opinion nationale et internationale leur ambition politique, somme toute légitime, mais inopportune et peu probable de reconduire IBK en 2018 à Koulouba. Pour cela, ils n’excluent aucun moyen y compris contraindre IBK à se représenter. Parmi ces cadres, deux semblent les plus passionnés à savoir le Président du parti, Bocari Tréta et le premier questeur de l’Assemblée Nationale, Mamadou Diarrassouba. La question que l’on est en droit de se poser est celle de savoir pourquoi tant d’agitations avant la lettre ? En effet, ce qu’ils font semblant d’oublier est qu’IBK ne sera pas réélu par le RPM en 2018, comme il ne l’a pas été en 2013, mais par le Peuple souverain du Mali sur la base de son bilan. On aurait compris que Tréta et Diarrassouba fassent d’abord le bilan de la série de promesses d’IBK, celles qui auront été tenues, celles en voie de l’être et celles moins réalistes et inappliquées. Selon le site Kouloubamètre.com, un outil citoyen mis en place par des jeunes activistes maliens pour évaluer l’action gouvernementale au regard des promesses formulées par le candidat IBK, seulement 6% des promesses sont tenues, 18% brisées, 16% en cours et 60% en attentes. A quoi bon de faire feu de tout bois qui pourrait provoquer l’ire et une volée de bois vert des électeurs en 2018. Prennent-ils le Peuple pour un mouton de panurge ? Au regard du bilan des 3 années de gestion, il y a fort à parier que le réveil serait brutal pour ces deux barons en 2018. Ce qu’il faut même redouter est que les déclarations à l’emporte-pièce de Tréta, qui affirma avec force et conviction, lors d’une conférence de presse qu’IBK sera réélu dès le 1er tour en 2018 ne produisent un effet boomerang. A la suite du président du RPM, c’est au tour du député de Diola et non moins argentier de l’Assemblée Nationale, M. Mamadou Diarrassouba d’entonner à Massigui, ce qu’il convient d’appeler désormais l’hymne à la candidature d’IBK. Pour lui, qu’IBK le veuille ou non, il sera candidat en 2018, comme si on pouvait obliger un vieux combattant de la liberté et de la démocratie comme IBK de rempiler contre son gré.
En somme, Tréta et Diarrassouba doivent profondément méditer cette déclaration du vieux sage peul Amadou Hampaté Ba qui disait, « au Mali il y a certes des analphabètes, mais pas d’ignorants ». Ce peuple est loin d’être dupe.
Youssouf Sissoko
youssouf@journalinfosept.com

Djibril Coulibaly

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