Si la météo est agréable dans notre pays avec une saison froide emailée du vent, de l’harmattan qui souffle sur la majeure partie du pays, cela n’est pas le cas pour le paysage politique local. Dans le landerneau politique malien le climat n’est pas serein. On dirait un véritable orage qui embrume l’horizon, du coup les plus clairvoyants observateurs politiques sont réduits en simples spectateurs de ce trouble climat politique avec vents violents et risques de tempête, entrainé par nos leaders politiques. Pourtant, ils avaient présenté un visage de renouveau durant ces derniers jours, notamment autour de l’événement tragique de Gao, l’attentat contre le camp de MOC. Coup sur coup, le peuple a été par des rassemblements en unisson, visites coordonnées des blessés, remise de dons collectifs, diffusion des communiqués avec des messages identiques de compassion et de condamnation. Bref, le temps d’un ‘’cinéma’’, ils ont réussi à faire démentir ceux qui étaient pessimistes sur la cohabitation entre l’opposition et la majorité autour de l’essentiel, le Mali. Entre temps, à l’annonce d’une autre triste nouvelle (l’hospitalisation du président de la République en France), l’on s’attendait à voir nos politicards, rééditer la même dynamique de communion dans la solidarité autour de la première institution de la République. Hélas, l’on a assisté à un autre spectacle.
A tâtons, le président du RPM, non moins premier responsable de la Convention de la Majorité Présidentielle (CMP), Bocary Tréta, s’emmène avec sa suite dans la ‘’ferme’’ des béliers, à savoir le siège du parti PARENA, pour dit-on, ‘’rétablir le dialogue républicain’’. Alors que 48 heures avant, ce parti au pouvoir avait brillé par son absence aux assises de la formation politique de l’ancien Premier ministre Moussa Mara. L’analyse de ces événements successifs, donne raison à ceux qui estiment, que le président IBK et les partis qui ont décidé de soutenir son régime ne sont pas les plus aimés de la part des tisserands. Leur période de faiblesse donnerait toujours l’occasion au RPM sous la coupole de Tréta de se refaire une santé politique et de naviguer au sens contraire. Sinon, la 3ème conférence de ‘’YELEMA’’ devrait servir de tribune pour Dr Tréta et ses ouailles de lancer des messages forts, au nom de la majorité présidentielle au profit du président IBK. Mais il a préféré réservé son énergie et sa démarche politique à ceux là même qui ont fait un moment donné, leur fond de commerce les sujets sur le marché des 1000 tracteurs et de l’engrais frelaté. Une cabale qui a fini par détériorer l’atmosphère au sein des hommes du pouvoir et faire sortir du gouvernement le même DR Tréta. Il a fallu la tenue du 3ème congrès des tisserands pour voir un retour à la normale dans la famille politique du président de la République, par ricochet le rassemblement des partis de la majorité présidentielle, dont le choix sera porté sur lui pour assumer les rênes. Une fois élu président de la CMP, Dr Tréta renoue avec ses vieilles amours, notamment l’indifférence à la soixantaine des partis politiques de la majorité présidentielle et erreur de casting, en faisant la courbette derrière un parti qui a outrepassé son rôle d’opposant au point de mettre la souveraineté de notre pays sur l’éventail. Et ce, à tel point que le Dr Bocari Tréta, lui même les traitait récemment de ‘’l’opposition putschiste’’.
Une autre démarche politique à l’aveuglette est à mettre à l’actif du chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé. Qui aurait certainement insinué que ce voyage de Paris de ‘’Mandé Massa’’ était celui de non retour. D’où l’occasion pour lui de parachuter à la Maison de la presse, le 31 janvier, pour dit-on, présenter ses vœux à la presse, alors que plusieurs jours auparavant, il s’était offert les berges du fleuve Niger pour le même exercice. Son soutien à la grogne de Malitelda et à la grève illimitée des magistrats ne donne pas de visibilité à sa conduite d’opposant-républicain. Et tout cela n’est qu’une politique à l’aveuglette.
Moustapha Diawara LE SURSAUT
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