Le 31 janvier dernier, lors du 28e Sommet de l’Union Africaine, à Addis-Abeba, en Ethiopie, les Chefs d’Etat se sont engagés pour une meilleure couverture vaccinale en Afrique à travers une déclaration appelée «Déclaration ministérielle sur l’accès universel à la vaccination». Elle (déclaration) contient 10 engagements, à savoir : l’augmentation des fonds destinés à la vaccination; le renforcement des chaînes d’approvisionnement et des systèmes de prestation, tout en faisant de l’accès aux vaccins un élément fondamental des efforts consentis en matière de santé et de développement ;…
Si l’Afrique a enregistré d’énormes progrès en matière d’accès à la vaccination au cours des 15 dernières années, ces avancées ont commencé à stagner et le continent reste aujourd’hui à la traîne en ce qui concerne la réalisation des cibles mondiales de vaccination. À titre d’exemple, un enfant sur cinq en Afrique n’a toujours pas accès aux vaccins salvateurs de base. Par conséquent, les maladies évitables par la vaccination continuent de causer de nombreux décès. La rougeole à elle seule cause chaque année près de 61.000 décès chez les enfants évitables en Afrique.
D’où, l’engagement des Chefs d’Etat pour une meilleure couverture vaccinale en Afrique est une avancée remarquable dans la lutte contre certaines maladies dont la rougeole et la poliomyélite. Il s’agit là d’un engagement fort et historique visant à faire en sorte que chaque personne en Afrique, qui qu’elle soit et d’où qu’elle vienne, tire pleinement profit des avantages liés à la vaccination.
«Nous savons que l’accès de tous à la vaccination en Afrique est un objectif que nous pouvons atteindre», a déclaré la Présidente sortante de la Commission de l’Union Africaine, Mme Nkosazana Dlamini-Zuma.
Selon elle, la Déclaration d’Addis-Abeba sur la vaccination est un engagement sans précédent; avec le soutien politique au plus haut niveau des États, ils sont plus que jamais prêts de faire en sorte que tous les enfants africains bénéficient de chances égales pour une vie saine et productive.
En effet, la Déclaration d’Addis-Abeba sur la vaccination est une invite aux États afin d’investir davantage sur le plan politique et financier dans leurs programmes de vaccination.
Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, dira que «La vaccination compte parmi les mesures les plus efficaces disponibles au service de la Santé publique. En donnant à chaque enfant un début de vie sain, nos communautés prospèrent et nos économies vont connaitre une croissance plus forte. Un tel soutien de la part des Chefs d’État est une avancée significative dans nos efforts pour la réalisation d’un accès universel à la vaccination et, partant, pour l’amélioration de la santé infantile et pour l’impulsion donnée au développement durable partout en Afrique».
Il a été constaté que moins de 15 pays africains financent plus de 50 % de leurs programmes nationaux de vaccination. Alors que l’Afrique tend vers l’éradication de la poliomyélite, on s’attend à une baisse des fonds essentiels alloués à la vaccination à travers le programme d’éradication de cette maladie. En outre, dans les années à venir, les pays qui aspirent au statut de pays à revenu intermédiaire cesseront de bénéficier du soutien de l’Alliance du vaccin (Gavi) en matière de vaccination. Par conséquent, les États doivent redoubler d’efforts pour faire de la couverture vaccinale nationale une priorité.
Dr Ala Alwan, Directeur du Bureau régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale, explique que leur travail ne sera pas achevé tant qu’un seul enfant africain n’aura pas accès à la vaccination en insistant sur le fait que «par un savant dosage entre volonté politique, ressources financières et prouesses techniques, l’Afrique peut et endiguera certainement la vague de maladies évitables par la vaccination».
Salimata Fofana : LE COMBAT