La prison de la localité de Niono, située dans la Région de Ségou, a été, tôt hier matin, la cible d’une attaque d’hommes armés. Des assaillants présumés djihadistes ont libéré au cours de cette attaque une centaine de détenus et blessé deux gardes des lieux. Ils déversent ainsi sur le territoire malien de bras valides susceptibles de leur gonfler les rangs dans un lendemain proche ou lointain.
Située à 115 km au nord de Ségou, la ville de Niono est donc la 2e du Mali après Banamba à vivre la nouvelle forme que semblent désormais prendre les attaques djihadistes : la libération des prisonniers.
En effet, dans la nuit de lundi à hier mardi, aux environs de 2heures, des armes lourdes ont détonné au rythme des cris ‘’Allah Akbar’’sur les lieux de détention de cette ville. Le bilan qui nous est parvenu fait état de 97 détenus désormais libres dans la nature et deux gardes blessés. Plus de peur que de mal, est-on tenté de dire, du côté des côté des populations civiles. Et, pour preuve, il n’y aurait aucune perte de vie humaine déplorée. Cependant, l’objectif assigné à l’attaque a de quoi susciter des inquiétudes dans la mesure où il porte à croire que les auteurs de cette attaque sont ainsi en train de déblayer du terrain en vue de reconstituer ou d’étoffer leurs effectifs quelque peu décimés par l’opération Serval lancée en 2013. Même si la quasi totalité des détenus de Niono ne sont pas des djihadistes, il est fort probable que des malfrats, des bandits de grand chemin ; bref, des violeurs de lois déversés dans la nature, constituent de potentiels candidats au djihad et aux groupes terroristes encore opérationnels sur le territoire malien.
Rappelons tout de même que la genèse de ce crédo de libérer les prisonniers a eu lieu le 7 novembre dernier à Banamba dans la Région de Koulikoro. Là, des hommes armés s’étaient rendus à la prison du cercle pour y libérer une vingtaine de détenus et saccager ensuite la gendarmerie et une Banque de la place.
D’après une source pénitentiaire, ils semblaient à la recherche d’un présumé djihadiste proche du groupe nigérian Boko Haram qui était détenu à Banamba mais avait été transféré vers un autre établissement avant l’attaque. C’est dire que les poches résiduelles djihadistes encore en activité dans notre pays n’entendent pas s’avouer vaincues à la suite du passage du cyclone Serval. Visiblement, elles orientent désormais leurs baïonnettes sur les lieux de détention ; histoire de disposer de ressources humaines pour une possible renaissance.
Katito WADADA : LE COMBAT