mardi 3 décembre 2024
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LIBÉRATION DES 46 SOLDATS IVOIRIENS: Le Mali impose le respect de sa souveraineté jusqu’au bout de la procédure

 

 

Par Décret N°2023-0002/PT-RM du 6 janvier 2023, le président Assimi Goïta a accordé la grâce, «avec remise totale de la peine», aux 49 militaires ivoiriens condamnés par la justice malienne le 30 décembre 2022. Un dénouement conforme à la volonté malienne de boucler la procédure judiciaire avant l’acte politico-diplomatique qu’a été cette grâce présidentielle.

 

Les 46 soldats ivoiriens qui étaient encore détenus à Bamako ont été condamnés à 20 ans de réclusion criminelle et le payement chacun d’une amende 2 millions Cfa et les 3 femmes libérées en septembre dernier grâce à la médiation togolaise ont pris la peine capitale et le paiement de 10 millions de F Cfa chacune au motif qu’elles ne se sont pas présentées à la barre le jour du procès.

Ils ont tous été reconnus coupable de crimes d’attentat et complot contre le gouvernement ; d’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat ; de détention, port et transport d’armes et munitions de guerre ou de défense «intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle et collective ayant pour but de troubler l’ordre public par l’intimidation et la terreur».

Par ce geste, a souligné le communiqué, le président Assimi Goïta «démontre, une fois de plus, son attachement à la paix, au dialogue, au panafricanisme, à la préservation des relations fraternelles et séculaires avec les pays de la région, particulièrement celles entre le Mali et la Côte d’Ivoire». Cette «mesure prise en toute indépendance» vient ainsi «conforter la dynamique créée suite à la signature, le 22 décembre 2022 (à Bamako), du Mémorandum d’entente relatif à la promotion de la paix et au renforcement des relations d’amitié, de fraternité et de bon voisinage» entre les deux pays.

Pour des observateurs, cette grâce présidentielle est également la «suite logique» de la brève visite officielle effectuée mercredi dernier (4 janvier 2023) à Bamako par le médiateur dans cette crise et président de la République du Togo, Faure Essozimna Gnassingbé. D’ailleurs, le gouvernement malien n’a pas manqué de «renouveler sa profonde reconnaissance» au chef de l’Etat togolais pour «ses efforts inlassables et son engagement constant pour le dialogue et la paix dans la région».

«Je me réjouis de la mesure de grâce présidentielle accordée par le Colonel Assimi Goïta, président de la Transition malienne, aux 49 soldats ivoiriens arrêtés à Bamako le 10 juillet 2022. Je salue la disponibilité et l’esprit de dialogue des chefs d’État du Mali et de la Côte d’Ivoire qui ont concouru à cet heureux aboutissement. Convaincu de l’importance de la paix et de l’entente entre les États pour le bien-être des peuples, le Togo continuera inlassablement d’œuvrer au renforcement de la coopération régionale», a aussitôt déclaré Faure Essozimna Gnassingbé sur twitter.

Il faut rappeler que les 49 «mercenaires» ivoiriens (selon Bamako) ont été interpellés le 10 juillet 2022, à l’aéroport international Modibo Kéita-Sénou (Bamako). En dehors de la CEDEAO, leur libération a été réclamée à maintes reprises par le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres. Mais Bamako n’a jamais cédé à la pression de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et des Nations unies.

Les efforts déployés par la médiation togolaise (sollicitée par les deux pays) ont néanmoins permis la libération en septembre dernier des trois dames qui figuraient dans le groupe des 49 soldats.

Naby LE MATIN

 

Djibril Coulibaly

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