Après avoir vu sa chance réduite au niveau de la justice, Dr Bocary Tréta remobilise ses troupes en commune vi en vue de bénéficier plus de soutien. Mais le Collectif pour la défense des statuts et règlements intérieurs du RPM auteur de la convocation, s’oppose à son auto-candidature à la présidentielle et exige la tenue du congrès pouvant passer le règne du parti à un autre militant.
Triste réalité au Mali. Une fois que le fondateur d’un parti politique se trouve empêcher voire disparu, c’est à ce moment que des conflits de leadership commencent à régner divisant des militants. C’est ainsi que le sentiment de méfiance, voire de haine y s’installe à jamais, rendant l’atmosphère invivable et le parti devient une sorte de ficelle où tout le monde cherche à tirer selon ses capacités. C’est le cas aujourd’hui de l’ancien parti au pouvoir, le RPM, déchu par un coup d’Etat militaire, ce parti géré le pays pendant 7 ans avec un bilan considéré par certains de « calamiteux ». Au lieu de resserrer les rangs pour reconstituer voire reconstruire le parti afin d’être une force alternative, les militants du parti des tisserands sont plutôt à hue et à dia. Aujourd’hui ils sont devant les tribunaux pour un contentieux autour des violations des textes du parti par le Président Bocari Tréta. Les frondeurs reprochent essentiellement à Tréta d’avoir violé les statuts et règlement en s’auto désignant candidat du parti aux prochaines élections présidentielles, au cours d’une instance, le Comité Central, qui n’était pas la mieux indiquée pour ce faire. Dr Bocary Tréta qui s’est auto-proclamé candidat pour des futures élections présidentielles, en violation flagrante des textes du part, s’indigne un haut cadre du parti et de conclure que son mandat aurait été arrivé à terme depuis octobre 2019. Pour rappel, un collectif composé entre autres de Me Baber Gano, secrétaire général du bureau national et le président des jeunes Moussa Tembiné s’en est opposé et a porté plainte contre le Président du parti Tréta, l’affaire est à la justice et aurait connu un dénouement en faveur des plaignants Gano et Tembiné. Par ailleurs, ces derniers réclament le respect des statuts et règlements intérieurs et la tenue statutaire du congrès. C’est certainement cette déculottée judiciaire à Tréta semble pousser le Président de l’ancien parti au pouvoir à prendre des initiatives à l’occasion du 21ième anniversaire du parti RPM. Une première dans l’histoire certes, mais selon les observateurs, « c’est une façon d’engager des jeunes , dans une lutte d’usure politique sans issue dont lui seul et ses compagnons en bénéficieraient ». Cette nouvelle stratégie politique va-t-elle sauver la tête de Treta au prochain congrès ordinaire ? Ce qui est certain, l’unité et la cohésion ne sont plus de mises chez les tisserands et Dr Tréta pourrait, sonné par le verdict de la justice en faveur du camp adverse, cette fois-ci avoir des revers politiques en le chassant de la tête du RPM , surtout que son mandat est arrivé à terme. Enfin, à cette allure, les deux camps antagonistes sont loin d’enterrer la hache de guerre et des prochains jours s’annonceraient difficiles pour les deux camps qui se battent pour le contrôle de l’appareil politique qu’est le RPM, déjà fragilisé depuis la disparition de son fondateur IBK.
Yacouba COULIBALY L’ALTERNANCE