Les Allemands se positionneraient très bien pour occuper la place de la France au Mali dans le cadre de formation de nos FAMa dans la lutte contre le terrorisme. Mais parfois, leur petit calcul peut leur jouer des tours. Car, ils étaient les premiers à vouloir retirer leur contingent du Mali si les autorités maliennes ne leur donnaient pas de garantie pour le retour rapide à l’ordre constitutionnel et de donner la véracité sur la présence d’un soi-disant groupe privé de sécurité au Mali.
Aujourd’hui, ils disent être prêts à augmenter leur contingent au Mali au sein de la MINUSMA. Pourquoi cela? Quelle est leur intention? En tout cas, les questions sont là et les autorités maliennes savent bien ce qu’elles font déjà parce que leur mandat au Mali arrivera à échéance le 31 mai prochain.
Selon une source diplomatique l’Allemagne serait prête à augmenter son contingent militaire présent au Mali dans le cadre de la mission des Nations Unies. « Le nombre actuel de 1.100 soldats a été augmenté de 300″ et porté à un plafond autorisé de 1.400, notamment pour compenser le départ des forces françaises’’, a précisé lors d’un point presse régulier Christiane Hoffmann.
Elle s’exprimait à l’issue d’un conseil des ministres qui a entériné la prolongation du mandat jusqu’au 31 mai 2023. Les députés allemands doivent encore donner leur feu vert à cette décision. L’armée allemande était jusqu’en avril engagée au Mali à travers deux missions: 328 soldats participent à la Mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM), et environ 1.100 à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).
Mais l’Union européenne a stoppé en avril les entraînements de l’armée et de la garde nationale. ‘’Cette mission de formation va toutefois reprendre ailleurs au Sahel en mettant l’accent sur le Niger », a précisé la porte-parole.
‘’L’avenir de la Minusma elle-même ne semble pas non plus totalement garanti après le retrait des forces françaises’’, a reconnu Mme Hoffmann. Plusieurs pays ont entrepris de réexaminer leur participation à la Minusma. Les Occidentaux dénoncent notamment la présence de mercenaires du groupe russe, Wagner, venus au Mali à l’appel de la junte. Au Mali, où les violences de groupes djihadistes et de milices ont fait des milliers de morts depuis 2012, les militaires ont pris le pouvoir suite à deux coups d’Etat en août 2020 puis en mai 2021.
Lansine COULIBALY LE COMBAT