jeudi 21 novembre 2024
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Bras de fer CEDEAO-Mali: «On ne prend pas une décision importante pour plaire à tel ou tel autre pays étranger…», Christian Spieker

 

Chacun de nous en tant que citoyens des États membres de la CEDEAO doit ouvrir les yeux et poser clairement le problème auquel le Mali est confronté aujourd´hui. Et comme l’allemand Albert Einstein l’a dit : « Un problème sans solution est un problème mal posé ».

Selon lui, tout problème doit trouver une solution, s´il est bien posé. Donc, interrogeons-nous : entre la sécurité et la démocratie, laquelle des deux doit prendre le pas sur l´autre pour résoudre le cas urgent du Mali ? On n´a pas droit à l´erreur. Un faux pas va sombrer le pays et les pays voisins. On ne prend pas une décision importante pour plaire à tel ou tel autre pays étranger mais pour apporter une solution à un problème crucial qui est posé.

Si on se réfère à la citation d´Einstein et on regarde la situation malienne de près sans se tromper, on dira que le problème auquel le pays est confronté aujourd´hui est plus sécuritaire que démocratique.

La sécurité du territoire malien prend le pas sur la démocratie. D’ailleurs, c’est la raison des deux coups d’État militaires au Mali dans l’intervalle de quelques mois parce que l’auteur n’est pas content de la manière dont le pays est dirigé après le premier coup d’État. On n’est pas dans une situation normale pour considérer que la démocratie est la solution au problème. C’est là que les dirigeants des États membres de la CEDEAO ont mal posé le problème et comme le problème est mal posé, naturellement la solution aussi sera fausse avec toutes les conséquences que cela pourrait engendrer pour la sécurité au Mali et par ricochet pour les États voisins. Certes, la durée de 5 ans paraît longue pour la transition mais la sécurité n’en demeure pas moins la première priorité et pour lui venir à bout, il faut suffisamment du temps avec l’aide de la Russie. La France, elle, n’est là que pour faire pourrir la situation afin de pouvoir y demeurer éternellement. Elle prend la démocratie comme argument, juste pour faire partir la junte et soutenir le moment venu un candidat, opposant de façade mais en réalité un pion pour chasser les Russes là en sa faveur. C´est le plan caché de la France. Actuellement, l’opposition malienne est restée soudée derrière la junte mais jusqu’à quand ? La France va tenter aussi à diviser l´opposition malienne. C’est pourquoi leur unité est plus que capitale aujourd’hui.

Les gens ne peuvent pas circuler librement en cas d´une organisation des élections dans un avenir proche au Mali. Les villages sont souvent attaqués. Comment peut-on parler de la démocratie dans ces conditions et organiser les élections? C’est dans ces mêmes conditions qu’un opposant malien pendant la campagne des élections législatives a été enlevé dans une région tenue par les terroristes. Il faut nécessairement sécuriser d’abord le pays, peu importe le temps que cela prendra. Ainsi viendra le temps des élections. Si on fait les élections précipitamment alors que le terrorisme n’est pas maîtrisé dans le pays, le prochain président civil « collabo » de la France va chasser les Russes. Le problème demeurera toujours au Mali. N’est-elle pas la sécurité qui a pris le pas sur la démocratie au Tchad et la France a adoubé le fils d´Idriss Déby après la mort de ce dernier ? Alors, pourquoi le langage de la France est-il différent au Mali? Posons-nous des questions avec pertinence sans parti pris pour pouvoir trouver une bonne solution au problème malien et dire, qui de la Junte et de la CEDEAO a raison.

Il n’est étranger à personne que la France sent qu’elle perdra son influence au Mali si son argument n’est pas basé sur la démocratie et en prenant les soldats russes pour des mercenaires de Wagner. Malheureusement les présidents des États membres de la CEDEAO l’ont suivi sans chercher à savoir ce qui est réellement caché derrière la tête du président Macron. Ils l’ont suivi car leur propre intérêt aussi compte. Ces présidents craignent que ces coups d’État militaires, d’abord au Mali et ensuite en Guinée, servent d’exemple et de motivation aux autres États membres surtout où les présidents sont mal élus. C’est ça la vraie raison de ces sanctions imposées au Mali mais téléguidées par la France. La sécurité au Mali n’est pas la principale priorité pour les dirigeants des États membres de la CEDEAO mais la sécurisation de leur propre fauteuil présidentiel. Ils ont peur des coups d’État militaires dans leur propre pays si les sanctions ne sont pas suffisamment fortes pour dissuader les militaires dans les autres États membres. Or, ils oublient que le cas malien a valu la peine et est un cas à part et très préoccupant sur le plan sécuritaire. L’aide des militaires russes comme en Centrafrique est importante.

Cette position de la CEDEAO, elle serait valable seulement si c´était pour la Guinée car la Guinée n’est pas confrontée au problème sécuritaire comme le Mali avant le coup d’État militaire. Là c’est le problème démocratique qui a motivé la mise à l´arrêt d´Alpha Condé. Donc, la décision de la CEDEAO n’est pas adaptée au cas malien. Si les chefs d’États membres de la CEDEAO privilégient la démocratie au Mali actuellement au détriment de la sécurité, ils vont sombrer le Mali et les pays proches du Mali ne seront pas non plus épargnés dans un avenir proche.

Les citoyens dans tous ces États membres de la CEDEAO sont contre les décisions de leurs dirigeants.

D´ailleurs, ces chefs d´État qui prônent la démocratie et exigent que la période de la transition soit plus courte, doivent se regarder d´abord dans le miroir avant de parler de démocratie au détriment de la sécurité au Mali. Ils doivent se poser la question comment ils sont eux-mêmes élus dans leur pays respectif et si ce n’est par la révision constitutionnelle pour se maintenir au pouvoir ? Ils font le jeu de la France et leur propre jeu aussi. Pourquoi ces mêmes chefs d’État qui se prennent pour les chantres de la démocratie ne respectent-ils  pas cette dernière dans leur propre pays ?  Ils ont peur d´être délogés par les coups d’État militaires. C´est la raison fondamentale de la dureté de leurs sanctions imposées au Mali. C´est une décision de la dissuasion et non celle de l´intérêt démocratique du Mali.

Nous, en tant que citoyens de ces pays membres de la CEDEAO, faisons en sorte que ceux qui sont les pions de la France ne puissent plus être réélus pour diriger nos États ou devenir présidents s’ils sont des leaders politiques si nous voulons vraiment nous libérer des griffes de la France depuis plus de 60 ans. De deux choses, l´une : soit on est en mesure de critiquer la France et lui tenir tête au cas où on deviendrait chef de l´État ou on ne l´est pas et dans ce dernier cas on n’ambitionnerait pas de diriger son pays.  On ne s’amuse pas avec le destin de tout un peuple en vendant seulement le changement.

Pour ceux qui soutiennent aveuglement aussi les présidents dans ces États parce qu’ils sont de même bord politique qu’eux ou de même ethnie, il est temps de surpasser le tribalisme pour penser à l´intérêt de l´Afrique afin de cesser de servir indirectement l’intérêt de la France puisque ces présidents en place qu’ils soutiennent dans leur pays respectif, font seulement le jeu de la France. Ne soyez plus aveuglés par le tribalisme ou régionalisme en étant le soutien fervent des présidents qui font le jeu de la France alors que le mal français ronge nos pays. C’est la France qui est derrière tout ça au Mali et tire l’UE.

Les Africains ne doivent plus choisir comme présidents, les leaders politiques qui ne peuvent pas tenir tête à la France et à la CEDEAO. La solution de ce problème se trouve dans leurs propres mains.

C’est insupportable et inadmissible que la CEDEAO devienne aussi un instrument de la politique africaine de la France. Nos chefs d’État nous font honte. Mais sans amalgame, il est aussi clair que ce ne sont pas tous qui épousent ces positions nuisibles mais ils se laissent entraîner par ceux d’entre eux qui sont là pour la France. Et ceux-là, tout le monde les connaît. Ce sont eux qui nuisent aux intérêts de l´Afrique. Citoyens africains, prenons nos responsabilités et cessons de pleurnicher. Si la France réussit ses coups contre nous, c´est parce que nos autres propres frères africains sont prêts à servir la France.

Les présidents africains qui ne peuvent pas défendre les intérêts de leur pays et ceux de l’Afrique face à la France, ne sont pas dignes à diriger leur pays. Les citoyens ne doivent pas leur confier leur destin. Ce n’est pas une question d’anti-français mais il faut être lucide pour savoir d’où vient notre problème.

Ensemble pour UNSER Land. Ensemble pour NOTRE Pays. UNSER Land nous appelle tous à l´Unité.

Dr. Christian Spieker

Président de UNSER Land en création

Djibril Coulibaly

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